Gris, bleu, vert, jaune et depuis peu blanc... Considéré jusqu'alors comme un vecteur énergétique, les Lorrains découvrent une source d'énergie inépuisable: l'hydrogène naturel.
50 millions de tonnes d'hydrogène sont utilisées chaque année dans le monde. L'hydrogène est un gaz inflammable utilisé dans de nombreux domaines, principalement dans les industries pétrochimique et chimique pour la production d'ammoniac, de méthanol, le soudage, la fabrication des carburants des fusées, etc. Mais depuis plusieurs années, l'hydrogène intéresse aussi les écologistes et plus globalement tous ceux qui sont à la recherche d'alternatives propres aux carburants fossiles. L'hydrogène couplé à l'oxygène peut être utilisé pour produire de l'électricité dans des piles à combustible.
De l'hydrogène naturel en grande quantité (46 millions de tonnes espérées) situé dans le sous-sol profond (6 000 m) de Lorraine avec un processus de formation continu de quelques mois au lieu de millions d'années comme pour le pétrole ou le gaz, qui rendrait ces réserves quasi "inépuisables".
D'autres investigations sont réalisées dans les Pyrénées Atlantiques et le Puy-de-Dôme.
Le Canard Enchainé du mercredi 09 aout 2023 nous livre cette extraordinaire découverte en page 4 avec cette phrase d'un responsable "hydrogène" d'un grand groupe français pétrolier: "Si l'importante de la découverte se confirme, c'est le Graal", mais le journaliste Hervé Martin douche nos espoirs, dixit: le problème du Graal, c'est qu'il n'a jamais été trouvé!
D'autres forages sont en cours dans ces roches sédimentaires, souvent anciennes mines de fer, car l'hydrogène est la résultante de l'action de l'eau sur le carbonate ferreux, présent en grande quantité dans le sous-sol lorrain. Plus de précisions cet automne.
Le Figaro Magazine du 11 aout avait publié, lui aussi, une infographie sur l'Hydrogène, plus dubitative mais sans mentionner l'Hydrogène blanc.
Dans la cadre d'une synthèse infographique que nous avions réalisé l'an passé sur les énergies, nous vous partageons ces deux slides concernant l'Hydrogène, mais c'était avant la connaissance de l'Hydrogène blanc.
Pour mémoire, ici, en Dordogne, c'est Michel Delpon, l'ancien député du bergeracois, qui est devenu en décembre 2022, ambassadeur hydrogène vert. Il a rejoint la communauté des personnes qualifiées par l’État en tant qu’ambassadeur hydrogène vert. Très engagé tout au long de son mandat pour le déploiement de la filière hydrogène en France, il continue son engagement pour que la France s’affirme dans la transition énergétique et écologique. C'est un programme très important de 54 Milliards d’Euros dédié à la filière pour France 2030.
Or ce carburant dont le coût de revient, selon lui, pourrait baisser de 70% dans les 10 ans à venir est propre et devient de mieux en mieux maîtrisé pour alimenter la production d'électricité dans les maisons et même pour alimenter des véhicules électrique. Trains, bus, voitures particulières et même vélos. Propre, peu coûteux, mais largement sous-utilisé. Il ne représente que 2% de la consommation mondiale d'énergie.
Le train à hydrogène, c'est justement son cheval de bataille. Il souhaiterait la mise en circulation d'un train expérimental sur la ligne Sarlat-Bergerac-Bordeaux. Un projet qu'il a même pu exposé à l'assemblée nationale en interpellant le Ministre de l'écologie de l'époque, un certain Nicolas Hulot, en ces termes: "Alors que seule la moitié du réseau français est électrifié, l'autre moitié fonctionne en général avec des trains tirés par des motrices diesel. Nos voisins Italiens, Autrichiens et Allemands ont fait le choix du train à hydrogène... Je vous propose Monsieur le ministre de passer de la parole aux actes en implantant le premier train à hydrogène sur la ligne TER reliant Bordeaux à Sarlat."
[Extrait article de Pascal Faiseaux- France 3 Nouvelle aquitaine - 04 septembre 2018]
Mais Michel Delpon n'est plus, à ce jour, député et Nicolas Hulot n'est plus ministre...
Concernant la voiture à hydrogène, elle ne stocke pas l'électricité mais la produit et son utilisation ne dégage que de l'eau. Trois freins pénalisent encore cette technologie. Le premier est le cout de la pile à combustible et du réservoir d'hydrogène capable de supporter des pressions de 700 bars, le second c'est le défi du manque de stations de distribution grand public (une vingtaine en France) et enfin que la production d'hydrogène soit neutre en carbone (hydrogène vert) par hydrolyse de l'eau et utilisation d'électricité renouvelable. L'hydrogène gris coute, pour l'instant, 1.5 €/kg et le vert 5€/kg...