Dalle Montaigne, un rasoir à 3 lames, pas vraiment satisfaisant en termes d'attractivité.
- Michel CADET
- il y a 3 jours
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Un bel et trompeur emballage végétalisé cours Tourny. Un parking de surface en centre-ville qui passe de la gratuité au payant. L'impossibilité à donner un autre avenir à cet espace pourtant très visible à l'entrée de la vieille ville, comme celui d'accueillir, par exemple, l'Office de Tourisme. La réduction des places de stationnement de 30% sur Montaigne (45 places), qui s'ajoute à celles disparues sur La Clautre (45 places), celles du quartier du rond-point Henry Dunant à Vesone (une trentaine), celles de la rue Wilson et de toutes ces rues où un arbre aura supprimé une place de parking.
Au total, avec cette majorité, ce seront la suppression délibérée et même revendiquée, de 150 à 200 places de stationnement... en 6 ans.
Ici à Périgueux, Monsieur, on n'aime pas les voitures, celles obligées des ruraux, celles traversantes des habitants des communes périphériques, celles intéressées pourtant de potentiels clients de nos commerces de centre-ville. Passez, traversez, allez dans les zones marchandes de la périphérie! Il n'y a rien à voir! Vous n'êtes pas les bienvenues.
Nous ressentons une nécessité d'explications suite à ce reportage de France 3 Périgords du 21 aout 2025, trop succinct, qui pourrait laisser penser que tout semble être en parfaite harmonie entre majorité et opposition. Ce fut un des rares dossiers, il est vrai, où la majorité a concerté l'opposition à l'occasion d'un séminaire sur le sujet. Dont 'acte. tout au moins au début de l'étude du projet, car ensuite le fil de la concertation a été vite interrompu!
MONTAIGNE, "LES ESSAIS DE LA DALLE"
Trois étapes politiques, comme des lames de rasoir, nous amènent à ce projet d'aujourd'hui:
Première lame: politique
Action de Delphine Labails, pour bloquer le projet de la Dalle Commerciale Montaigne d'Antoine Audi au Tribunal Administratif, projet déjà suggéré pourtant, de son temps, par Michel Moyrand, celui d'une moyenne surface commerciale locomotive des magasins de centre-ville, pas forcément du textile, mais pourquoi pas du bricolage ou une jardinerie... Projet arrêté le 14 mars 2021 sans qu'un appel ai été interjeté par l'investisseur JMP Expansion.
Seconde lame: idéologique
En ce début 2025, la volonté idéologique exprimée par la majorité d'un élargissement du PSMV (Plan de Sauvegarde et de Mise en valeur du patrimoine du centre-ville) à toute l'étendue de la place Montaigne et aux allées Tourny, obérant, pour les municipalités suivantes, toute construction ultérieure sur ce site et sanctuarisant cette surface de parking pourtant pas vraiment remarquable sur le plan patrimonial...
Puis troisième lame: juridique
Compte tenu d'un début de procédure juridique de la part du concessionnaire contre l'actuelle municipalité qui n'honorait pas la dette correspondant au montant du dédommagement attendu d'Indigo en lien avec son manque à gagner pour les 3 heures de gratuité offertes aux automobilistes durant les 6 années de mandat, l'équipe majoritaire propose un "arrangement" sous forme d'un 14ème avenant au contrat signé avec la Société SAP (Vinci- Indigo) en juin 2025.
Cet amendement aura plusieurs conséquences pour les habitants de la ville:
Un effacement bienvenu de l'ardoise de 1.5 millions d'euros, qui n'avait d'ailleurs pas été provisionnée et qui aurait été à la charge de la nouvelle équipe de 2026...
Mais en compensation, une augmentation de tous les tarifs de stationnement en enclos à Périgueux, avec pour celui, nouveau de Montaigne qui n'était pas jusque là dans la délégation, un passage de 0 euro à 4.2 euros pour 3 heures de stationnement dès le 01/07/25 puis à 4.5 euros pour 3 heures le 01/07/26.
Une prolongation pour le concessionnaire de la Délégation de Service Public (DSP) d'une durée de cinq ans supplémentaires (jusqu'au 31/12/34) sans passage par un nouvel appel d'offre, pour permettre d'amortir les travaux demandés (barrières automatiques, installation de bornes de recharge électrique, étanchéité de la dalle).
Enfin, un dépassement de la durée de l'amortissement des travaux, fixée à 10 ans, c'est à dire au-delà du terme de la DSP, ce qui entrainera un reste à charge pour la collectivité de plus de 200 000 euros, à régler par l'équipe qui sera aux commandes en janvier 2035...