Cela a pu échapper à certains observateurs, moins vigilants ou qui ont abandonné le suivi du Conseil Muncipal compte tenu de la longueur des débats, mais la présentation des deux motions voulues emblématiques car engagées, alourdissant le menu déjà pléthorique de ce dernier conseil de l'année, a mis au jour de "légères" dissensions au sein de la majorité municipale... fatigue, indigestion, doutes réels ou énervement justifié?
Deux faits, qui pourraient passer pour insignifiants, m'ont interpellé lors du visionnage en replay de ce conseil auquel je n'ai pas pu assister en présentiel.
Le départ assez justifié de l'opposition pour ces 36eme et 37eme délibérations dont le contenu n'avait vraiment, pour cette fois, rien à voir avec nos compétences municipales: Aide Médicale d'Etat (AME) et nouveau projet de contournement de Beynac. Beaucoup de sujets de politique nationale, régionale ou départementale mériteraient aussi réflexions, débats ou controverses mais à chaque assemblée ses compétences. A vouloir s'occuper de tout, Madame Labails, a été prise à son propre jeu. Pan sur le bec!
Compte tenu du départ annoncé de l'opposition, un rapide et opportun "pris acte" globalisé a été voté, histoire de valider le quorum et attester du vote qui devenait assez alléatoire... neuf heures après le début de la séance marathon.
Monsieur Gaschard, pourtant souvent soutien bienveillant de la majorité municipale, seul élu restant d'opposition, et cette fois-ci avec réellement un positionnement de contradicteur, a réalisé deux brillantes interventions, posées comme à son habitude et pertinentes, renvoyant la première édile à ses dossiers en lui expliquant qu'il n'allait pas participé au vote de la motion sur l'AME, compte tenu du fait que cela n'entrait pas dans nos compétences municipales et que le projet n'existait déjà plus au niveau national... car retiré. C'était clair!
Madame la Maire a bien essayé de le faire douter, y compris après son refus de vote, en arguant, qu'il allait aggraver ainsi la situation... des urgences hospitalières de l'hôpital de Périgueux. Rien que ça! Je ne doute pas de la capacité d'influence de notre élu, mais l'argument était osé. Rien n'y fit pourtant et notre magistrat tint bon.
De même, après une édifiante intervention sur le sempiternel dossier de Beynac, version mobilités d'avenir et préservation de la biodiversité, qui nous coûte, à nous contribuables, "un bras chaque jour", il a décide de voter contre, comme d'ailleurs, il l'avait fait au Grand Périgueux la semaine précédente. Une décision assumée et cohérente.
Comme à son habitude, dès la fin de son intervention et sans y porter plus d'intérêt sachant la cause perdue pour tenter un retournement de l'élu sur le dossier du contournement, Madame la Maire expédie le vote de la motion en moins de deux secondes, sûre de son résultat comme si ce temps démocratique, acquis selon elle, lui importait peu. Elle ne se sert de ces temps de votes que lorsqu'elle elle souhaite valoriser son action soit par une belle unanimité, soit au contraire quand elle veut que son équipe marque sa politique de manière excessivement visible et ostentatoire et se différencier de celle de l'opposition, forcément réactionnaire, sécuritaire, conservatrice, traditionnelle... Simplifier le raisonnement pour le rendre avenant même si la démonstration qui y mène est fallacieuse!
"Qui est contre?" 1, Monsieur Gaschard. "Qui est pour ?" ... des bras se lèvent mais le nombre reste inconnu car furtif, essentiellement ses camarades socialistes, certains ont des procurations... Les services devront visualiser et re- re visualiser la vidéo plusieurs fois pour établir le compte réel pour le PV. Je n'y suis pas parvenu.
"Bien, je vous remercie!"
C'est terminé. Chacun rentre chez lui!
"Euh", une petite voix, celle d'Olivier Barroux... "et ceux qui s'abstiennent?". Réponse de l'édile; "et bien ce sont les autres...". Le bruissement malaisé et l'émotion perceptible procurés par ce mini-pusch de la dernière seconde, fomenté nuitamment dans quelques arrière-salle de café, pour affirmer sa pleine identité, ne m'a pas permis d'entendre les mots exacts mais de comprendre le sens du propos, même s'il n'est pas littéral "mais on aimerait bien se compter..."
Finalement, ce sont (probablement) cinq ou six élus, notamment ceux du Collectif Citoyen d'Hélène Reys, serrés dans le fond de la salle, à l'opposé de la caméra, qui ont manifesté leur réprobation pour cette motion, par une abstention clairement affichée qui vaut bien, ailleurs, un vote contre.
Un acte courageux et la confirmation d'un début de craquellement majoritaire qui a du provoquer quelques soubressauts lors du pot d'après-match, compte-tenu du "Merci, Olivier" conclusif et gêné qui lui a été rétorqué...
Zo, adissiatz e bon Nadau!
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