top of page

Des vêtements invendus, ou ... même produits pour être invendus, permettent des déductions fiscales à certaines grandes marques textiles!

  • Photo du rédacteur: Michel CADET
    Michel CADET
  • il y a 2 jours
  • 3 min de lecture

On marche sur la tête... même si, initialement, l'objectif de ne pas détruire les retours des invendus était louable. C'est entre 8 et 10% de la production textile neuve qui est détruite. Une niche fiscale a été trouvée par les grandes marques.

Ainsi après les consommateurs qui passent à la caisse, ce seront les contribuables qui payeront les invendus via la déduction fiscale!


L’invendu le plus vertueux est celui qui n’est pas produit. Shutterstock
L’invendu le plus vertueux est celui qui n’est pas produit. Shutterstock

Il existe un effet bénéfique de l'économie circulaire vertueuse quand il s'agit d'un vêtement d'occasion, mais c'est bien dorénavant d'un effet détourné et pervers dont il s'agit, quand un vêtement neuf est invendu, tant sur la viabilité des modèles économiques des recycleries que sur l'intérêt financier de la marque à produire des invendus.


L’économie circulaire et la seconde vie possible de nos vêtements largement vantée par des slogans de grandes marques de vêtements internationales est prônée de manière intéressée, par l'image positive de la récupération de nos habits déjà portés. Il faut être vigilant sur de telles stratégies marketing que ces enseignes développent pour verdir leur image et surtout ainsi lever les freins à l’achat. Le recyclage sert d’excuse à la surconsommation et attire de nouveaux clients en magasin mais surtout en ligne…


En 2020, la France a décidé l’interdiction de destruction des invendus, un geste significatif dans la lutte contre le gaspillage. Depuis le 1er janvier 2022, la loi antigaspillage pour une économie circulaire impose que les produits non alimentaires non vendus ne puissent plus être détruits. Les vêtements et les chaussures entrent ainsi dans le périmètre de cette loi. Des pratiques de lacération ou d’incinération avaient en effet été dénoncées par les associations (Emmaüs, Zero Waste…).


L’Union européenne en a fait de même, le 27 mai 2024, avec un règlement sur l’écoconception qui fixe un cadre réglementaire général afin d’éviter la destruction de certains produits de consommation, invendus sur le territoire européen.

Cette initiative est issue du Pacte vert pour l’Europe. Ces nouvelles mesures marquaient une étape importante dans les efforts de l’Union européenne pour promouvoir une approche plus responsable et contribuer à la construction d’une économie plus durable et respectueuse de l’environnement et éviter toute distorsion du marché.

Les producteurs, distributeurs, détaillants et autres opérateurs économiques seront alors soumis à un même texte et pourront bénéficier d’incitations semblables dans tous les États membres... Mais certaines des grandes marques ont bien analysé l'opportunité de se faire de l'argent sur leurs invendus!

45% des vêtements retournés, suite à un achat en ligne, sont détruits depuis des décennies. Un gaspillage textile colossal, ainsi qu'un coût environnemental considérable.

La montée en puissance du commerce en ligne aggrave la situation, du fait d’une augmentation des produits retournés par le consommateur dans le cadre de sa garantie légale ou commerciale et de son hésitation quant à la taille de son vêtement. En Europe, le taux moyen de retour des vêtements achetés en ligne est estimé à 20 %, soit un vêtement vendu en ligne sur cinq qui est retourné et en moyenne un et 45% de tous ces vêtements retournés finissent par être détruits...soit en 8 et 10% de vêtements neufs détruits!


Le média Disclose, assurant un journalisme d'investigation pourtant parfois très polémique, déjà entendu à plusieurs reprises par la DGSI sur des sujets relatifs à la politique de défense, a réalisé cette enquête assez démonstrative, relayée par France Inter. Il démonte les déviances d'un système qui de vertueux est devenu pervers ! A lire ou à écouter, assez édifiant!



bottom of page