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Hommage à François Carême

Déclaration liminaire des deux groupes d’opposition Audi-Palem Conseil Municipal du 18 mai 2022



Madame la Maire, mes cher(e)s collègues,


Nous sommes inquiets, sur votre capacité à conduire la gestion de cette ville jusqu’en 2026 du fait de votre constance à être clivante. Le réquisitoire implacable de votre adjoint démissionnaire est réel et sans appel. Chacun pourra y ressentir sa déception, son amertume et sa désillusion.

La façon dont vous « manager » les élus ou certains salariés n’est pas propice à leur épanouissement, génère beaucoup de tensions et de frustrations retentissant sur l’efficacité du travail. C’était lors du Conseil Municipal du 10 juillet 2020 – « Nous avons, en sept jours, élaboré un programme ambitieux sur le plan éducatif et culturel pour les habitantes et les habitants et pour les gens qui nous rendent visite, nous avons initié des réflexions extrêmement structurantes notamment avec le Grand Périgueux. Je constate [disiez-vous alors] qu’en sept jours, nous avons fait beaucoup plus que d’autres en 6 ans … ».

Chacun, notamment dans l’équipe précédente s’en rappelle. Paroles et tonalité pardonnées à la vainqueur emportée par la joie d’avoir été élue …ou déjà une attitude volontiers humiliante et condescendante ?

C’était au 7ème jour, mais moins de 2 ans après, beaucoup de ces idées sont au point-mort, de trop nombreux projets ne sont pas initiés ou sont encore dans les limbes, les actions sont mal partagées et mal anticipées et réalisées souvent « à l’arrache », l’effet d’annonce est plus fort que le contenu et générateur de frustration si non réalisé. Du constat de chacun, dès que l’on s’éloigne du centre historique, la ville est sale et peu attractive. Les trottoirs sont encombrés, les déjections insupportables et les folles herbes sauvages qui poussent le long des murs et au pied des poubelles ne sont pas le signe d’une écologie débridée, d’un fauchage tardif mais plutôt d’une mauvaise gestion car comme l’a dit François Carême, vous ne déléguez pas et ne faites pas confiance, ni à vos élus, ni à vos chefs de service. Propos à charge et pourtant ceux d’un membre de votre majorité.

Vous évoquiez, au 7ème jour, vos relations « structurantes » avec le Grand Périgueux… Que nenni ! Aide controversée aux commerçants lors de la période Covid, contestations sur le vote de la protection fonctionnelle au Président puis début de la sécession de la Ville de Périgueux avec un comportement irrespectueux et une agitation théâtralisée lors des délibérations sur le taux de la Taxe Foncière … Bien piètre image de notre ville aux yeux des autres élus présents ces jour-là et des habitants de Périgueux. Certainement qu’il eut été plus facile de dire « on n’augmente pas les impôts », car nombre de nos concitoyens restent fragiles et précaires, mais il était pertinent et prudent d’anticiper les besoins financiers de l’agglomération à l’heure où le Président de la République demande un effort énorme de 10 milliards d’euros aux collectivités, où la CVAE (Cotisation sur la Valeur ajoutée des entreprises) va être supprimée privant ces mêmes collectivités de 9 milliards d’euros supplémentaires.

Ici, c’est l’augmentation exponentielle des coûts des énergies et des matières premières à l’image de la passerelle de la gare dont le prix a bondi de 2 millions d’euros supplémentaires ou les quelques 9 millions d’euros de travaux nécessaires à la rénovation du parc vieillissant de Périgord Habitat.

Madame la Maire, nous vous demandons de rester mesurée et de ne rien faire d’irréversible, avec notre intercommunalité. Nous avons besoin des autres communes et les autres communes ont besoin aussi d’une ville-centre forte. Vous avez généré de la crispation puis du doute, y compris chez vos compagnons de route, vos élus et certains de vos soutiens. Il est encore temps pour Périgueux de renouer des liens forts avec son Agglomération car nous sommes interdépendants et que les projets ont besoin de tous pour avancer. Les élus de la ville, et pas forcément ceux de votre majorité s’y emploient car nous pensons défendre un projet commun, volontariste et efficace au service de tous.

La démocratie et le dialogue fonctionnent au Grand Périgueux, malgré le ressenti erroné de François Carême qui n’a connu que ces temps de tensions. Une fois le débat contradictoire mené en Séminaire puis en Conseil Exécutif hebdomadaire, sorte de Conseil des Ministres regroupant tous les vice-présidents, au premier rang desquels vous êtes, où chacun argumente ses positions, nous devons rester ensuite solidaires des décisions travaillées et validées lorsqu’elles arrivent en Conseil Communautaire, instance collégiale, trans-partisane et représentative d’un équilibre entre ruraux et urbains.

A l’heure où la presse se fait l’écho de la forte attractivité de notre intercommunalité auprès d’entités voisines dans la vallée de l’Isle, vous évoquiez, il y a quelques semaines, la sortie de la ville de son Agglomération… Impensable ! Vous n’avez pas été mandatée pour cela et nos habitantes et habitants savent, eux, l’importance vitale d’y rester. Il suffit de leur rappeler les deux chiffres suivants :

- C’est un tiers du budget de l’Agglomération qui est investi sur la ville-centre (20 millions d’euros en 2012 sur 58 millions d’euros d’investissement)

- Les deux tiers des investissements visibles dans la ville sont financés par l’Agglomération (En 2022, les projets d’investissements du Grand Périgueux sur la ville-centre s’élèveront à 20 millions d’euros, là où la ville investit 11 millions par an)

Madame la Maire, vous n’avez pas les moyens de cette provocation, sauf à mettre la ville en faillite.

Il est regrettable que Gatienne Doat, Jacques Marsac et François Carême, car ils étaient des élus communautaires efficaces, aient pu être entrainés par votre entêtement dans cet imbroglio politicien.

Madame la Maire, on ne peut pas imaginer valider, en créant des postes non justifiés jusqu’alors, des jetons de présence et des financements compensatoires au niveau d’une municipalité en réaction au désarroi d’élus non reconduits dans leurs fonctions au sein d’une autre collectivité.

Quelle image allons-nous donner de notre gestion publique aux concitoyens ?


Un homme, debout, n’en voulait pas et vient de vous le rappeler avec force. C’est tout à son honneur. Chapeau bas, François !


Je vous remercie de votre écoute.


 
 

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