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Nous travaillons quotidiennement à l'avenir de la ville.

Par suite des articles parus successivement dans Sud Ouest ce jeudi et dans la DL du jour, qui lancent la campagne des municipales 2026 à Périgueux, il me semblait utile d'expliciter plus avant ma position, en accord sur le fond avec Laurent Mossion et en lien avec notre action d'élus municipaux d'opposition opiniâtres et constructifs.


COMMUNIQUE


Laurent Mossion, avec qui je travaille régulièrement, affiche dans un long interview à Sud-Ouest, le 15 février 2024, la clarté de ses ambitions pour la ville. Dont acte. Pour faire de la politique, il faut en avoir extrêmement envie. C’est son cas et nous sommes deux ans avant, c’est probablement le bon minutage, même s’il aurait été peut-être préférable d’attendre le résultat des européennes.

Il communique à juste titre sur le travail régulier fait par notre groupe de réflexion. En tant que membre de ce groupe, je ne peux qu’approuver sur le fond, je reste un peu contrarié par l’affichage du sous titre accrocheur de l’article de SO qui me semble prématuré et forcément un peu réducteur. Celui de la DL, est plus en phase avec la réalité du moment.


Aux élections présidentielles, comme plus modestement aux élections municipales, c’est bien la rencontre d’un homme (ou d’une femme) avec les citoyens. Mais c’est surtout la volonté de porter un projet de territoire différent de celui de son prédécesseur au même poste, de considérer que ce qui a été fait durant le précédent mandat est non adapté, non pertinent voire contre-productif ou trop dispendieux. Laurent a muri sa réflexion et sait pouvoir être utile à sa ville. Nous avons besoin d’une personnalité comme la sienne, mais d’autres aussi doivent se positionner, s’associer et dépasser les inévitables égos.


Par suite du big bang électoral à la présidentielle de 2022, où les anciens partis dits de gouvernement, qui ont dominé la vie institutionnelle (PS et LR) pendant trente ans, ont implosé avec moins 6.5% du total des suffrages exprimés, chacun, au niveau national, mais aussi local, doit réfléchir à son positionnement sans tomber dans la facilité ou les raccourcis tentants, démagogiques et populistes uniquement pour rester dans la course électorale et sans flagornerie ni envers les électeurs, ni envers les élus déjà en place.


Le problème des élections prochaines, le plus proches étant les européennes en juin, c’est que le Rassemblement National (pas encore vraiment présent à Périgueux) va faire « un carton plein » via son candidat emblématique, efficace et médiatique et surtout, pour la première fois ne portant pas le nom trop stigmatisant et repoussoir de son mentor. La vague redoutée, va nous toucher de plein fouet avec l’antienne « ce sont les seuls que nous n’avons pas essayé, alors pourquoi pas… ».

La submersion va être à la hauteur de nos craintes et va emporter 30 à 40% des voix, celles de citoyens tout à fait normaux en proie au doute, au désarroi, au sentiment d’être dépossédés d’écoute, de bienveillance, de pragmatisme. C’est le cas des agriculteurs, des personnels soignants, des enseignants, des forces de l’ordre, des classes moyennes inférieures ou intermédiaires, du monde rural, des banlieues, de ceux qui ont du mal à nourrir leurs enfants à la fin du mois. D’autres réponses resteraient possibles évidemment mais seront inaudibles.


A l’échelle de notre ville, depuis bientôt quatre ans, l’équipe actuelle ne concerte que pour valider les choix premiers déjà arbitrés antérieurement et pour ânonner une communication sirupeuse sur la nécessaire participation citoyenne très en vogue qui devrait remplacer la démocratie représentative. Très commode comme mode de gouvernance et très à la mode. On travaille par opportunité sans vision globale. On justifie tout, ensuite, dans une phraséologie dégoulinante de bons sentiments : citoyenneté, altérité, bienveillance, résilience, inclusion, féminisme, végétalisation, labellisation, bien-être et bien-pensance… 


La réalité du quotidien de nos contemporains reste la perte insupportable de pouvoir d’achat qui défait, pour beaucoup, tout sentiment d’appartenance à un groupe, à une nation, à une collectivité et génère de l'agressivité, de l'intolérance, le sentiment d'être des oubliés. La peur de l’autre, celui qui est différent, complète ce sombre tableau. Certains, ici, prônent un socialisme clivant, d’autres un féminisme trop militant qui n’aime pas les hommes ou un islamisme dogmatique qui contraint les femmes, d’autres s’accaparent l’écologie mais de manière trop culpabilisante. 


La voie plus médiane, plus consensuelle, celle voulue par le Président Macron n’a pas fonctionné, non par son positionnement central sur l’échiquier, qui pouvait être pertinent et méritait d’être tenté, mais par sa verticalité décisionnaire, par son absence d’appui sur les grandes régions et les collectivités, par son insuffisance d’écoute des Français malgré la multiplication, là encore, de pseudo concertations à travers le pays, mais surtout par la distanciation de hauts fonctionnaires trop éloignés du vécu de la population et le refus de prise en compte des propositions des professionnels sur le terrain.


Ces préoccupations nationales de la vie quotidienne des habitants vont impacter nos choix locaux. Penser au quotidien de la population. Lâs les grands travaux. Travaillons chaque mètre carré de trottoirs, de rues, de façades, de vitrines et identifions les projets d'attractivité clairement indiscutables à porter avec notre agglomération. La satisfaction vaniteuse d'un édile à laisser la trace de son mandat dans un geste architectural emblématique doit être rangé au rayon des souvenirs du XXème siècle, ou en tous cas ne doit pas être une fin en soi. De même celle, certes tentante, de piétonniser l'ensemble de notre centre-ville dans un souci écologique est inappropriée aujourd'hui car, avant l'arbre de haute tige de la place de la Clautre, le sauvetage des commerçants prime sur toute autre considération. Quand la stabilisation de l'activité commerçante sera actée, alors, oui, une autre organisation, avec plus de mobilités douces, sera possible. Taillefer n'est pas la rue Sainte-Catherine!


J'ai été critiqué pour avoir été un frein à la rénovation du stade de rugby par mes interrogations et nos appels au préfet, pour alerter sur le non respect de la légalité des étapes du projet. Procédés et insinuations trop simplistes et réducteurs. C'est le rôle de l'opposition que d'être attentive et vigilante et nous le sommes. C'est toute la différence entre moi et la maire. Elle a souhaité, ayant très récemment compris la popularité du rugby et dans une démarche intéressée, en faire SON projet de mandat. Bien évidement, il fallait rénover cette enceinte vieillissante et désuète, et c'est un regret que les travaux n'aient pas pu être faits précédemment. Le stade Rongiéras devait garder son caractère multisports et servir aux entrainements ou aux manifestations sportives de moindre ampleur. Evidemment, il fallait porter avec les autres collectivités, l'agglo, le département et la région, un vrai grand projet sportif structurant hors les murs, comme cela se fait ailleurs, proche de l'autoroute, avec des parkings mutualisés avec d'autres structures commerciales et une capacité de réception (restaurants et hôtels) pour accueillir de grands évènements y compris non sportifs .. Il aurait couté peut-être 25 M d'euros, mais dans ce cas porté, à la fois, par du public et du privé, avec un vrai modèle économique qui n'existe pas aujourd'hui et finalement pas plus couteux au contribuables que le projet actuel. Au final, ici à Périgueux, on a réduit, par effet domino, l'offre sportive et on va rénover une unique tribune pour plus de 15 M d'euros (contre 6 annoncés il y a un an)…. Je le répète et ai eu l'occasion de l'exprimer au président du CAP: c'est une ineptie et une erreur stratégique politique et sportive. Oui, contrairement aux affirmations de la maire, je ne suis pas contre le rugby, bien au contraire. Mais pour satisfaire son égo, qui va jusqu'à assister à chacune des réunions de chantier, sans jamais déléguer, elle va nous proposer un bel équipement bien sûr, mais qui ne sera pas satisfaisant sportivement, restera peu ambitieux et définitivement très couteux. En quoi cet équipement, tel qu'il est conçu, apporte-t-il une nouvelle attractivité à la ville centre ? Une vrai question de choix d'investissement.

La ville perd des habitants si nous ne sommes pas attractifs. Le politique perd ses électeurs, si nous nous déconnectons du périmètre de leurs préoccupations.


Ici à Périgueux, souhaitons nous vraiment un nouveau mandat de Delphine Labails? Beaucoup ne le souhaitent pas, ils nous le disent. D'autres ne le souhaitent plus, aux vues de sa méthode de gestion et de ses probables résultats.

Il faut donc éviter la dispersion des voix, non pour lutter contre le RN, qui à priori ne devrait pas être un vrai danger pour notre ville, mais pour ne pas renouveler l’expérience délétère des trois listes au second tour qui détruisirent les espoirs majoritaires de la droite et du centre en 2020. Périgueux est une ville raisonnable, sans extrémisme, longtemps un fief de droite gaullienne et humaniste; certainement encore, même si sa physionomie a changé, sa typologie d'habitants également et que sa paupérisation est en marche. Un sursaut est nécessaire.


Sur notre petit territoire communal, il semble utile, pour transformer notre ville, de réunir largement, bien au-delà des cercles habituels des partis, de convaincre qu’une autre politique, plus proche du quotidien des habitants, est possible car moins ancrée dans de grands projets ou dans des concepts dogmatiques hérités d'une politique uniquement basée sur la communication.


Le positionnement de « tête de liste » affiché par Sud-Ouest dans l’interview de Laurent est trop précoce, à mon sens, bouscule le calendrier à l’heure où nous cherchons encore à construire. Il risque d’empêcher l’agrégation de citoyens bienvenus à l’édification d’un nouveau projet. L’idée est de ne pas chercher à compter les sympathisants de chaque parti traditionnel dans un large premier tour mais plutôt d’emblée de se présenter unis, au-delà des appartenances, pour proposer une alternative commune crédible et nécessaire. C’est dans ce sens qu’avec Virginie Jarrige et Stéphane Becker nous avions travaillé depuis plus de 18 mois en rencontrant les potentielles personnalités locales de tous bords. Cette perspective est d’ailleurs largement partagée par les habitants dans le cadre de nos rencontres dans la rue et sur le marché. Ce travail commun passe, à mon sens, par un vaste rassemblement du centre gauche au centre droit, en passant par les écologistes et tous ceux qui ont conservé du bon sens, de la simplicité, de l’humilité. Il sera alors temps, dans les derniers mois de 2025, qu’une tête de liste s’impose. Pourquoi pas lui, mais ce 15 février 2024, c‘était décidemment s’afficher un peu trop tôt.


Les seules questions à se poser :

  • Comment éviter la poursuite de la paupérisation de notre ville ?

  • Comment répondons nous aux nombreuses problématiques du quotidien de nos habitants ?

  • Quels sont les deux ou trois projets identifiés pour rendre notre ville incontournable et attractive ?

  • Comment rendre notre commune plus forte au sein de l’agglomération et de la région ?

  • Comment concilier un nécessaire développement durable et environnemental et une indispensable action économique ?


Je suis désolé de dire que sur ces cinq questions, la municipalité actuelle est dans l’erreur, dans la redistribution de subsides que nous n’avons pas, dans des choix d’engagements pour l’avenir qui ne seront pas attractifs, dans une absence de vision partagée, dans une déshérence de nos rues hormis ses deux ou trois projets phares, dans une incapacité de gestion interne des agents occasionnant des fuites inexorables de compétences, dans un séparatisme clivant au sein de l’agglomération et une stigmatisation rural-urbain, dans un isolement y compris au niveau régional avec un soutien du bout des lèvres à l’image de la réduction des récents subventionnements obtenus.


Oui, une nouvelle équipe doit se préparer en fédérant largement les personnes qui souhaitent s'investir dans la réflexion et l'action.

On me prête des ambitions et je suis régulièrement sollicité, ce qui me flatte évidemment mais mon problème actuel est de continuer à travailler avec acharnement comme élu d'opposition à être vigilant sur la politique menée par l'équipe actuelle. Je cherche le meilleur endroit, où le meilleur levier pour que ma pugnacité et ma vision du territoire soit plus à même de s'exercer au service de notre ville.


Oui, nous devons être en mesure, dans les deux dernières années de ce mandat, de proposer une alternative crédible et respectueuse de chacun des habitants, nos électeurs déjà convaincus mais surtout ceux qui ne le sont pas encore et qui pensent malheureusement qu'un politique est forcément un politicien. Donnez nous crédit de notre honnêteté et de notre envie de servir la ville.


Oui, nous sommes attendus par de très nombreux habitants.


Nous y travaillons chaque jour, soyez rassurés.


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