Amendement d'Horizons sur une proposition d'Aurélien Pradié.
En plein débat, le groupe Horizons, le 17 février à l'Assemblée, a déposé un amendement et réclamé 43 ans de cotisation maximum pour les carrières longues, reprenant ainsi une proposition du député LR Aurélien Pradié.
A quelques heures de la fin des débats fixée hier soir à minuit, il n'aura pas le temps d'être examiné en première lecture, mais permet de se positionner pour la suite de la navette parlementaire.
Cette question des carrières longues est un point crucial pour la droite, dont l'appoint sera indispensable au vote de la réforme. L'opposition dénonçait depuis plusieurs jours du "flou" voire de "l'injustice" autour de ce dispositif, avec 43 ans maximum prévus pour ceux entrés à 17 ans dans la vie active, et 44 ans pour ceux qui démarrent à 14, 16 ou 18 ans, selon un tableau du gouvernement.
"Nous pensons qu'il est temps d'apaiser pour avancer. Après avoir échangé avec les habitants de nos circonscriptions, et écouté les Français, nous avons déposé un amendement visant à ce qu'aucune personne éligible au dispositif carrières longues n'ait à cotiser plus de 43 ans pour bénéficier d'une retraite à taux plein", écrivent les élus Horizons dans un communiqué. "Nous souhaitons que ce débat ait lieu dans l'hémicycle", ajoutent-ils.
Mardi, Elisabeth Borne avait lâché du lest sur ce volet en annonçant qu'aucun salarié en "carrière longue" ne serait obligé de cotiser plus de 43 ans dès lors que deux autres conditions seront remplies : avoir atteint l'âge de départ anticipé requis et "avoir travaillé 4 ou 5 trimestres avant un certain âge
Aurélien Pradié, député LR du Lot voisin, avait déjà fait entendre sa singularité dans le parti lors de son passage à Périgueux le 14 octobre dernier et notamment sur le futur projet de loi sur les retraites.
Le député avait fixé un certain nombre de conditions « absolument majeures » pour lui « Pour moi, ce qui doit primer, c’est la durée de cotisation. À partir de là, tout est ouvert ». Il souhaite en premier lieu que « la durée de cotisation l’emporte sur l’âge légal pour tous ceux qui ont commencé à travailler à 20 ans ». « Le pire serait d’imposer une réforme injuste, de pénaliser ceux qui travaillent le plus dur, je le refuse. »
Autre préalable édicté par l’élu lotois : prendre en compte la spécificité des carrières des femmes, en s’assurant que le congé parental « soit totalement pris en compte dans les cotisations retraites ». Il a promis également d’être intraitable sur la question de la revalorisation des petites retraites, de sorte à assurer un minimum de 1 200 euros aux personnes ayant réalisé une carrière complète.
Aujourd’hui, le chef du parti Les Républicains Éric Ciotti a annoncé démettre de ses fonctions son numéro 2 Aurélien Pradié, ouvertement opposé à un pan de la réforme des retraites, pourtant soutenue par LR. « Ses prises de position répétées (n'étaient) plus conformes avec les valeurs de cohérence, d'unité et de rassemblement qui doivent guider la droite républicaine », a justifié le patron des LR dans un communiqué, dénonçant une « aventure personnelle».