La prévention et le dépistage sont essentiels dans la lutte contre les conduites addictives. De nombreux acteurs y participent, à commencer par les pouvoirs publics, qui peuvent notamment mettre en place des campagnes de sensibilisation à destination de la population.
Les médecins jouent également un rôle, en alertant sur les risques, en dépistant les premiers signes de conduite addictive et en prenant en charge.
La prise en charge des personnes ayant des conduites addictives doit être multiple : médicale, psychologique et sociale. Plusieurs structures existent afin de l’assurer, de façon anonyme et gratuite.
Cependant et cela a été une des propositions portées par le candidat Clément Tonon, Horizons, aux législatives sur la première circonscription, il semble opportun dans le contexte actuel de rester ferme et de s'opposer à la légalisation des stupéfiants et de pratiquer une "tolérance zéro" à l'égard des trafiquants. Il est cependant inutile et illusoire de s’attaquer aux seules têtes de réseaux de distribution si on ne tarit pas la consommation qui crée la demande. Détruire un réseau sera efficace quelques mois mais rapidement d'autres vendeurs viendront remplacer le circuit démantelé.
Légaliser reste la porte ouverte à la propagation de drogues de plus en plus dangereuses pour la santé. Il faut donc, aussi et surtout, lutter contre les consommateurs dans une politique plus globale de prise en charge des prémices d’incivilités et d’infractions avec une ligne de conduite, celle de "la tolérance zéro et la réactivité dès la première vitre brisée". C'est bien, pour contrer la consommation de drogue, l'efficacité recherchée des amendes forfaitaires délictuelles (AFD).
Les chiffres de la délinquance en 2022 en Dordogne (sources préfectorales)
De gauche à droite : Solène Belaouar, procureure de la République, Delphine Labails, maire de Périgueux,
Jean-Sébastien Lamontagne, préfet de la Dordogne, et Sébastien Sarti, commissaire divisionnaire. Photo M. L.
Sur une année, les forces de police et de gendarmerie de Périgueux ont enregistré 1 879 crimes, délits et actes de délinquance pour une ville de 30 000 habitants.
Le nombre de crimes et de délits par habitant sur le territoire de Périgueux est de 29 pour mille, soit 2.93 %. Le taux de pauvreté de Périgueux est aussi un indicateur intéressant, 21 % de la population de Périgueux. Cela représente 3 521 ménages de Périgueux qui vivent avec un revenu mensuel inférieur à 919 euros.
Sur les dernières années, l'impact de la crise sanitaire est à prendre en considération. La population est restée davantage à son domicile, ce qui impacte fortement certaines données comme les cambriolages, les atteintes aux personnes dans des lieux publics, mais aussi les violences intra-familiales par exemple.
Là où, entre 2021 et 2022, les cambriolages augmentaient de 8% et les coups et blessures de 10%, on notait moins de trafic de stupéfiants en Dordogne avec une baisse de 17%, mais paradoxalement, une consommation de drogues en hausse de 37%, "majoritairement du cannabis, mais aussi de la cocaïne et de l'héroïne", selon Sébastien Sarti, commissaire divisionnaire à la tête de la police en Dordogne.
D'importants démantèlements de réseaux ont été réalisés en 2022 en Dordogne, et une quarantaine de trafiquants ont été mis en cause. Une recrudescence de consommation qui témoigne autant de la banalisation de l’usage des drogues que du renforcement des contrôles menés par les services de police et de gendarmerie.
Reste le problème de la consommation de drogues au volant. Les stupéfiants sont présents dans 15 % des accidents mortels constatés en Dordogne. C’est moins que l’alcool, qui est présent dans 22 % des cas. Pourtant le phénomène est inquiétant notamment chez les jeunes, qui ont tendance à associer à la consommation de drogues (cannabis et de plus en plus cocaïne) à celle des boissons alcoolisées.
Extrait article "Le Monde" 13 mars 2023 - par Anne Fleur Bost
"Crack à Périgueux : le poison de la « drogue du pauvre » se répand aussi dans les villes moyennes
Les consommateurs de stupéfiants périgourdins se tournent de plus en plus vers la « cocaïne basée », comme en témoignent les opérations de démantèlement menées localement par les services de police.
Quatre braquages de supermarchés à Périgueux et dans son agglomération entre le 22 et le 27 août 2022 ; 4 800 euros extorqués avec une arme de poing, une semaine de traque et un suspect âgé d’une cinquantaine d’années accro au crack qui reconnaît en garde à vue « avoir braqué pour acheter la cocaïne dont il a besoin pour le fabriquer », explique son avocate, Me Célia Borel. En cette fin de mois d’août préoccupée par les incendies à répétition dans la forêt voisine de la Double, à l’ouest de la Dordogne, les habitants découvrent avec effroi que leur ville de 30 000 habitants, « moyenne » par excellence, n’est plus à l’abri d’un phénomène qu’ils croyaient jusque-là réservé aux grandes métropoles, Paris en tête avec sa célèbre « colline du crack », dans le 18e arrondissement.
A Périgueux aussi, « le crack est à la mode », comme l’a dit l’un des suspects d’un trafic de cocaïne cités en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de la ville, début février 2023. Certes, il n’y a pas encore de « cailloux en circulation comme on en voit à Paris », tient à rappeler la procureure de la République, Solène Belaouar. Mais cela n’empêche en rien le développement du crack. A défaut de trouver du « prêt-à-consommer », les usagers périgourdins se consolent avec de la « cocaïne basée », selon la formule, une sorte de crack fait maison, cuisiné et fumé sur place. Le phénomène est présent à Périgueux et dans d’autres villes de la même taille, comme Alençon, dans l’Orne, ou Lorient, dans le Morbihan...
Extrait article "France Bleu Périgord" 15 décembre 2023 - par Marc Bertrand
Les policiers de Périgueux ont saisi quelque 800 grammes de cannabis et presque 12 000 euros en liquide dans un appartement de Chamiers cette semaine. Trois personnes ont été mises en examen ce vendredi. Et tout est parti d'un simple contrôle routier...
Extrait article "France Info" 30 janvier 2024 - par Franc Dussart
Douze prévenus ont été jugés ce lundi 29 et mardi 30 janvier devant le tribunal correctionnel de Périgueux pour trafics de stupéfiants en provenance de Guyane. Les onze hommes et l'unique femme ont tous été reconnus coupable. Les peines s'étendent de dix mois ferme à quatre ans ferme, pour les plus lourdes, selon le journal Sud-Ouest...
Un réseau organisé entre la Guyane et la Dordogne
Comme le rappelle Sud-ouest lundi, les faits remontent au début du mois de décembre où deux Guyanais de 23 et 26 ans sont interpellés au volant d'un SUV allemand à Trélissac, dans la banlieue est de Périgueux. Lors du contrôle, les forces de l'ordre constatent que les deux hommes, qui revenaient de Cayenne, transportaient chacun plus d'un kilo de cocaïne, formé en ovules, dans leur estomac. Au total, 2,2 kg de cocaïne sont retrouvés pour un montant estimé à 150.000 euros. Et selon les informations du journal, les deux dealers n'étaient pas à leur coup d'essai.
En effet, les deux Guyanais, ancrés dans le trafic intercontinental, avaient des contacts avec un "piroguier" à Saint-Laurent-du-Maroni, l'une des plaques tournantes du trafic de cocaïne en Guyane. Ce dernier, serait dans une "position idéale" pour la présidente du tribunal en raison de ses traversées quotidiennes du Maroni, le fleuve entre le Surinam et la Guyane.
Le piroguier aurait recruté "au moins quatre mules" toujours selon le journal, pour permettre de livrer l'Hexagone, pour ensuite la distribuer à un réseau de revendeurs qui écoulaient la marchandise à travers la Dordogne.
De 10 mois à 4 ans de prison ferme
Mardi 30 janvier, après deux jours de procès, le tribunal correctionnel a donc prononcé l'ensemble des peines pour tous les participants à ce vaste réseau. Les juges ont prononcé des peines identiques aux réquisitions prononcées le matin même.
Les deux jeunes guyanais âgés de 22 et 26 ans, contrôlés à Trélissac avec plusieurs centaines d'ovules de cocaïne dans l'estomac, ont été condamnés à une peine de cinq ans de prison assortie d’un an avec sursis probatoire pour l'un et à une peine de quatre ans assortie d’un an avec sursis probatoire pour l'autre.
Deux autres personnes, de 31 et 26 ans, ont été reconnues coupables d'avoir vendu du cannabis et de la cocaïne, devront purger une peine de quatre ans de prison ferme pour le plus vieux d'entre eux, tandis que le second devra s’acquitter de quatre ans de prison dont un an assorti d’un sursis probatoire. Sud-ouest rapporte que son ex-compagne a été condamnée à une peine de dix-huit mois dont huit mois avec sursis.
Enfin, les sept autres prévenus, reconnus d'avoir aidé au recrutement de mules en Guyane, d'avoir "réservé les billets d’avion" ou encore "loué des appartements à Périgueux", ont été eux condamnés dans une moindre mesure.
Extrait article "Le Parisien" 02 mai 2024 - par Manon Aublanc
Le policier s’était déguisé en facteur pour coincer le consommateur.
Un homme de 32 ans, assigné à résidence, a été condamné, ce mardi 30 avril, à huit mois de prison ferme par le tribunal judiciaire de Périgueux (Dordogne) pour s’être fait livrer de la drogue par colis, a fait savoir au Parisien le procureur de la République de la ville, Jacques-Édouard Andrault, confirmant les informations de Sud Ouest.
Lundi 29 avril, cet homme ouvre la porte de son domicile de Périgueux à un facteur, venu lui remettre son colis, un paquet contenant un kilo de cannabis. Mais le consommateur ne sait pas que le facteur est en réalité un policier déguisé. Car quelques jours plus tôt, les douaniers de l’Essonne avaient repéré le colis et le kilo de cannabis en provenance des États-Unis au centre de triage...
Mais au lieu de procéder à la destruction du colis, ces derniers ont prévenu la police de Périgueux. Une « livraison surveillée » pour prendre l’homme sur le fait accompli a alors été mise en place...
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