top of page

Anatomie d'un Conseil Municipal à Périgueux

Ou la méthode déposée "Delphine Labails …Un simulacre de débat!


C'est bien le rôle d'un médecin, même non anatomo-pathologiste, de faire cette analyse. Je m'y emploie tous les jours en tant qu'élu d'opposition. C'est pour cela que les électeurs nous ont élu: être vigilants sur l'avenir de notre ville et éclairer ou tenter d'influer sur les décisions prises ou à prendre.


Ce dernier conseil assez court est très révélateur de la façon de procéder de la Maire de Périgueux, car c'est bien elle, qui mène en permanence les débats, monopolise la parole, et ne se positionne jamais en situation d'écoute, uniquement en situation de défense. Jamais son Premier adjoint n'a dirigé un Conseil et elle préfère annuler plutôt que de laisser à d'autres le soin de mener la séance.

Elle y présente seule de trop nombreuses délibérations dont certaines pourraient être aisément rapportées par ses élus en charge de ce type de dossier. Mais à trop centraliser, elle perd en mobilisation et en adhésion autour d'elle, hormis ceux de son premier cercle.


A Périgueux, le Conseil Municipal, au fur et à mesure de l'avancée de ce mandat, est devenu un espace de non débat. Les élus d'opposition, mais aussi la plupart de ceux de la majorité, ne sont là que pour formaliser des décisions déjà prises en comité restreint. Pourtant, ici, la démocratie citoyenne est portée en étendard et revendiquée. Que l'on ne s'étonne, alors, pas que la controverse s'exporte hors les murs.

Au départ, c'était un Conseil Municipal (CM), comme celui du 18 octobre 2023, qui aurait pu rester consensuel jusqu'au bout, après la minute de silence initiale consacrée à Monsieur Dominique Bernard. Il n'y avait pas vraiment de sujet portant à polémique à part celui, bien évidemment d'Indigo mais qui aurait du être l'occasion d'un vrai temps d'échange constructif... Ce ne fut pas le cas une nouvelle fois.

Ce Conseil, tel qu'il est mené actuellement, est un espace de non débat par la capacité de la première édile à ne pas rebondir après les interventions qui l'interpellent et, pour couper court, et expédier directement un vote, dont même les secrétaires n'ont pas le temps d'en comptabiliser le nombre et doivent systématiquement avoir recours à la vidéo. Heureusement que les élus d'opposition, parfois d'avis divergents de ceux irrémédiablement acquis de la majorité, se trouvent très visibles, même si c'est de dos, dans le champ de la caméra... Mais si d'aventure, un élu de la majorité, hors champ, marquait une désapprobation par son vote, invisible, il ne serait pas comptabilisé!


Des horaires de Conseil inappropriés

Comme à notre habitude et comme ailleurs, les conseillers d'opposition étudient les délibérations sur le temps imparti: nous prenons connaissance des sujets le vendredi après-midi pour un CM le mercredi suivant, mais la particularité de celui de Périgueux, dominé par les élus enseignants, fonctionnaires ou retraités, c'est qu'il se déroule le mercredi à 14h30... (sauf exception qui confirme la règle, celui du mercredi 18 octobre prévu plus court qui avait lieu à 17h00).

Nous n'avons quasiment jamais eu de CM en soirée après les horaires habituels de travail de chacun des conseillers représentant une grande diversité de citoyens pour être en cohérence avec les électeurs représentés.

Ces conseils municipaux du mercredi après-midi restent inhabituels en France et impactent les élus qui sont des professionnels avec un vrai métier... L'horaire n'est pas facilitateur pour dégager du temps dans son travail et beaucoup de ces élus ne sont pas rétribués par des indemnités compensatrices.


Des élus de la majorité à l'évidence non concertés

Cela a pu échapper aux observateurs présents ou ceux en distanciel qui suivaient les débats mais il est intéressant de constater l'absence, au sein de la majorité municipale, de débat interne, de concertation et donc de préparation collective des dossiers présentés.

C'est très symptomatique sur la première délibération qui n'était pas, malgré la forme, une simple présentation d'un projet mais une réelle délibération soumise au vote: l'Appel à Manifestation d'Intérêt (AMI) de l'îlot du bassin.

Autant cela reste compréhensible que les élus d'opposition interrogent minutieusement l'opérateur présentant le projet de 71 logements car ils le découvrent ce jour-là pour la première fois, autant cela reste symptomatique par les questions venant des élus majoritaires, certes légitimes, mais significatives de leur absence d'intégration préalable aux réflexions sur le projet, qu'ils parcourent aussi en même temps que tous, les laissant même dubitatifs ou septiques sur la prise en compte de leurs remarques.

C'est le cas du conseiller délégué à la cause animale, qui s'interrogeait sur la prise en compte de la biodiversité dans cet ensemble et qui n'avait, à l'évidence pas eu de contact avec l'écologue associé à la conception du projet.

C'est le cas du conseiller délégué à l'action sociale et au handicap, qui doit intervenir à chaque CM pour rappeler et vérifier la bonne prise en charge des Personnes à Mobilité Réduite (PMR), preuve qu'il n'a pas eu l'occasion d'échanger sur ce dossier en amont ni avec les porteurs de projets, ni avec le cercle restreint autour de la Maire, ni avec les agents référents du suivi de la construction, ni avec l'élu délivrant le permis de construire.


Une pseudo misogynie convoquée régulièrement pour perturber l'argumentaire de l'opposant

Interpeller régulièrement un élu d'opposition quand il apostrophe, Madame la Maire ou une Adjointe, sur sa fonction et sur sa mission, en interrompant sa démonstration au prétexte de propos jugés sexistes ou misogynes, par la formule "Vous dites cela parce que c'est une femme..." est une analyse discursive en contexte médiatique, uniquement là pour déstabiliser l'interlocuteur et qui, par l'essence même de son interpellation, rappelle que celui (ou celle) qui la prononce a lui même (elle-même) un vrai problème d'égalité de sexes.

Il stigmatise implicitement la reconnaissance d'une radicalité qu'il s'applique à lui-même et cherche à conflictualiser une situation par manque d'arguments factuels opposables à la démonstration.

Un vrai esprit de "wokisme" qui traduit une démarche de disqualification qui vise à labelliser de manière négative une idée dont on veut détruire l’influence pour mieux la combattre. Ici, et c'est récurrent, l'idée n'est pas sous-jacente dans le discours de l'opposant mais bien dans celui qui l'interpelle.


Mon propos du jour regrettait que l'Adjointe aux finances, aux marchés publics, aux prospectives budgétaires et à l'attractivité, qui se substitue déjà fréquemment dans ses réponses à l'Adjoint au commerce hérite en plus de la gestion quasi quotidienne, en lien avec Indigo, des parkings en voirie et en ouvrage... Trop de missions rajoutées pour bien les assumer à quelqu'un qui est en activité professionnelle par ailleurs. Je regrettais que Monsieur Carême ne soit plus là, car sa tâche très allégée les derniers mois de son mandat, lui permettait de gérer avec efficacité ces problématiques de parking et sa relation avec le Délégataire. Il est d'ailleurs probable que nous n'aurions pas à gérer ce dossier s'il était encore élu à Périgueux aujourd'hui.


Mais la répétition de la formule sur deux conseils municipaux successifs me semble à la fois dramatiquement contre productive pour la cause à défendre car forcément maladroite par son insistance, déplacée et hors de propos car injustifiée.


Ces modes de raisonnement sont pervers car populistes et font porter sur les autres des suspicions culpabilisantes que leur instigateur n'a, d'évidence, pas personnellement résolu pour son propre compte... C'est l'effet boomerang!

Une posture politique simpliste plutôt que d'évoquer, avec son opposition, le fond du dossier plus complexe

Nous avons été déjà confronté sur d'autres délibérations à un vote globalisé sur de décisions multiples associant, dans le même choix, plusieurs actions très différentes les unes des autres que ce soit dans lors de l'évocation de la Compétence tourisme ou plus récemment dans la demande d'adhésion de la Ville de Périgueux au Syndicat mixte du Conservatoire de Musique à Rayonnement Départemental.

L'auditeur doit analyser la présentation des dossiers c'est à dire la forme autant que le fond pour ne pas se laisser tromper: l'intégration dans la même conclusion d'une décision plus facilitatrice servant à masquer l'incongruité d'une autre plus controversée.

Ici la délibération porte sur 3 sujets différents: rejeter la demande de compensation financière d'Indigo pénalisé par les 3 heures de gratuités d'un quart de son parc de stationnement, rejeter sa demande de révision des tarifs et autoriser la Maire à ester en justice si un tribunal est sollicité...

L'argumentaire en réponse de la Maire, ne portera que sur "Voulez-vous ou non, préserver le pouvoir d'achat des périgourdins...en refusant cette augmentation?". C'est un débat tronqué, sans capacité d'écoute des arguments opposés par d'autres, sans discussion et échanges qui auraient pu être intéressants et constructifs car nos propos oraux, lissés, remaniés, sans aspérité pouvant irriter, contrairement à ceux, initiaux et retranscrits dans le post précédent, étaient volontairement non polémiques et auraient permis d'évoquer la justification ou pas de la prise de risque financier que cette décision fera peser lourdement sur la prochaine mandature. Que neni!

Cette décision finale n'a été d'ailleurs accompagnée, à ce jour, d'aucune provision du risque alors que le conflit a une issue très incertaine.

Là encore, une formulation démagogique, réductrice et dirigée pour le choix proposé: "Voulez vous payez plus pour vos places de parking?" Qui va répondre par l'affirmative à une telle question? Pourtant, ici, ce sont bien les contribuables périgourdins qui vont payer pour d'autres: les usagers extérieurs à la ville. Et cela mérite, à notre sens, réflexions et discussions!

L'usage du sarcasme, des chuchotements et l'affichage ostensible d'un manque d'attention

C'est l'affichage manifeste d'une conversation avec son premier adjoint ou un autre élu et la création d'un bruit de fond intempestif à la qualité des débats, pour désarçonner son contradicteur.

C'est à l'occasion d'une interrogation justifiée sur l'aide financière d'une collectivité à une association aidant des migrants en situation irrégulière, interrogeant sur la ligne de crète entre fraternité nécessaire et légalité formelle, de s'entendre qualifié, évidemment hors micro, de "droite la plus crasse"...

C'est aussi, sur d'autres CM, lorsqu'il peut être reproché à un élu délégué, la mauvaise gestion d'une mission ou sa mauvaise anticipation... La formule immédiate fuse, évitant toute justification laborieuse: "Comment Monsieur, vous critiquez nos agents?".

Impossible alors de reprendre la suite de la discussion car le brouhaha soulevé par cette assertion rend la suite du raisonnement non perceptible.

Toute critique difficile à porter par l'élu en charge du dossier va être, soit facilement étiquetée de sexiste si l'élue est une femme, soit transférée de facto sur l'agent référent de façon à stigmatiser l'allusion qui devient alors forcément malveillante.

La critique de l'usages des réseaux sociaux

Suite au dernier Débat d'Orientation Budgétaire, du printemps dernier, où l'opposition a été bâillonné, il m'est apparu indispensable de communiquer, d'abord à l'époque, avec les élus de la majorité par l'envoi par mail du contenu du texte préparé par l'opposition, reconnu finalement par tous et par le Premier Adjoint, lui-même, comme non polémique et qui apportait des éléments au débat. C'est dire ...mais c'était trop tard! Et la faute à qui?

Ce texte, à l'époque, a été empêché par la Maire au prétexte qu'il ne s'insérait pas parfaitement dans son approche personnelle sur les trois thématiques qu'elle souhaitait développer comme si l'opposition devait intégrer au préalable des chapitres pré-identifiés par la majorité comme consubstantiels au sien. Je vous laisse juge avec le post-dessous.




De fait, le blog politique et la diffusion des publications sur les réseaux répond à cette absence d'écoute en Conseil Municipal qui devrait être pourtant le lieu essentiel du débat. Mais ce n'est pas le cas, ici, à Périgueux, notamment depuis 3 ans.


 

En toute transparence, quelques chiffres de l'audience de ce blog politique:

  • 8 mois d'existence

  • 11 600 visiteurs uniques

  • 19 000 sessions

  • Durée moyenne de consultation: 10 minutes

  • Pic de fréquentation, le 09 juin 2023 avec 3 205 visiteurs uniques

  • En moyenne, de 50 à 300 visiteurs par jour selon le sujet évoqué

Les "likes" ne sont pas représentatifs, beaucoup, notamment le monde associatif et certains élus, craignant de s'afficher dans ce contexte politique tendu... Les élus municipaux de la majorité ont, quant à eux, reçu l'interdiction d'afficher leur avis tant sur nos publications partisanes que, pour faire bonne mesure, sur celles plus "officielles"!

Les commentaires sur mon blog sont libres, mais je m'interdit d'y répondre pour ne pas alimenter une polémique sans fin et souvent stérile.


Pour comparaison, une séance de CM est visionnée par 450 à 650 personnes sur You Tube.

bottom of page