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Après le saccage de La Daudie, celui des Vergnes à Antonne!

Encore 6 hectares abandonnés et des bâtiments saccagés appartenant pourtant au patrimoine de la Ville de Périgueux. Il est urgent d'intervenir.


Un peu d'histoire

L’Institut médico-éducatif (IME) Les Vergnes à Antonne-et-Trigonant, à savoir l’Institut médico-pédagogique d’Antonne (IMP Max-Jardon) et l’Institut médico-professionnel de Périgueux (IMPro) avait fêté ses 50 ans d'existence en 2016. Le lieu était une ferme dont les propriétaires avaient fait donation à la Ville de Périgueux avec une assurance que le lieu serait toujours à destination sociale.

Le centre était géré par l’association des œuvres laïques (AOL). Concernant les locaux, un bail emphytéotique de 99 ans avait été signé avec le propriétaire, la Ville de Périgueux. Les locaux ont évolué et des structures supplémentaires ont été construites, les dernières au début des années 1980. Il y a eu également la démolition d’une grange pour réaliser une extension du parking. L’ensemble se situe en zone rouge, inondable, au PPRI mais n’a jamais été inondé de mémoire d’antonnais(e).

L’IME Les Vergnes accueillait des enfants et adolescents ayant un handicap mental et leur dispensait une éducation et un enseignement adaptés. Il était le plus ancien de Dordogne. Jusqu’à sa création, il n’y avait pas structure de ce genre dans le département. En 1962, l’AOL avait mis en place une commission sur la problématique des enfants inadaptés. Son ancien directeur, Max Jardon, également délégué de l’Association Nationale des Communautés d’Enfants, a beaucoup œuvré afin qu’une structure soit créée.


2018 sera l’année du déménagement dans les nouveaux locaux plus fonctionnels de 2 000 m2 sur la commune d’Atur à Masseroux. Cette nouvelle structure destinée à l’accueil des jeunes porteurs de différents handicaps mentaux (déficiences intellectuelles sévères, autisme) permet à l’AOL, l’association gestionnaire, de regrouper les deux structures de l’IME : l’IMP d’Antonne pour les 6-14 ans et l’IMPro de Périgueux pour les 15-20 ans. Initié dès 2010, ce projet de 4 millions d’euros a été subventionné par l’Agence régionale de santé (ARS) à hauteur de 400 000 euros, le reste provenant d’un autofinancement de l’AOL. Le nouvel établissement, dirigé par Hervé Lauhau accueille 56 jeunes, encadrés par une cinquantaine de salariés.


La problématique

En seulement 5 ans, l’ancien site des Vergnes, 6.2 hectares désaffectés et abandonnés est saccagé car laissé libre d’accès et sans projet d'aménagement. Un grillage défoncé et des planches clouées sur les fenêtres pour éviter des intrusions ne suffisent pas.

Ce terrain de jeu est une aubaine pour les squatters et autres individus en quête de friches festives, ou d'aires de "défonce" discrètes… C'est un "no man's land" sur le territoire de la commune d'Antonne-et-Trigonant.

Aucun entretien n’y est assuré par la ville de Périgueux, ni sur les bâtiments, ni sur le parc qui est en grande partie en friche hormis les prairies entretenues par un agriculteur de la commune.

La comparaison avec le site de La Daudie

Le site est devenu semblable à celui, également délaissé, de 23 hectares d’un centre de loisirs bien connu de l’est de l’agglomération, aussi propriété de la ville-centre, finalement non vendu à ce jour à Ecoconcept 24… et encore en déshérence.

Pour mémoire; la valeur dite de récupération foncière estimée par les Domaines pour La Daudie était de 690 000 euros et correspondait ainsi à la valeur du terrain nu, déduction faite des coûts de démolition des bâtiments existants vétustes et délabrés, mais aussi des coûts de désamiantage. Le surcoût engendré par le désamiantage des bâtiments étant à la charge du futur acquéreur mais déjà compris dans le prix de vente. En bref : vente prévue mais non actée à 570 000 euros se répartissant en 250 000 euros de désamiantage et 320 000 euros d’achat pour les 23 hectares… Finalement, il manquait 120 000 euros par rapport à l'évaluation des Domaines qui n’auraient pas été à négliger car ce terrain va bénéficier d’une révision du PLUi, est proche du terminus de la navette ferroviaire et de la nouvelle piscine de Niversac. Wait and see!


Une destination non encore identifiée, 5 ans après

Concernant le domaine des Vergnes, un bureau d’études financé par le Grand Périgueux et la commune d’Antonne (facture de16 000 euros) en 2020, a étudié l’opportunité d’y créer un pôle touristique, agricole et de loisirs car proche de la future vélo-route et de l’Isle…

Une solution rapidement refusée par l’actuelle Maire de Périgueux qui souhaitait, dès son arrivée en 2020, y faire une ferme maraichère pour approvisionner les cantines de la ville en bio et local. Pourquoi pas! 1 800 repas sont servis quotidiennement à Périgueux (cantines scolaires, plateaux repas personnes âgées)… Il fallait donc identifier des nouveaux espaces de culture et dégager du temps pour constituer des filières d'approvisionnement capables de fournir 380 000 repas par an.

Plus de bio pour moins cher, c’est un défi improbable mais c'est aussi un métier qui nécessite souvent des professionnels pour des raisons de capacité de production toute l'année, de sécurité alimentaire, de gestion des tensions d’approvisionnement, de récupération des impayés... La reprise en régie du service de restauration collective au 1er septembre 2023, a bien été voté en Conseil Municipal en octobre 2022 et la Délégation de Service Public à la société Sogerès non reconduite.

Notre production locale et/ou en régie n'y suffira pas du fait de la taille de notre commune et du nombre d'établissements scolaires. Cela est peut-être possible à Champcevinel ou à Razac-sur-l'Isle mais pas ici à Périgueux.


Aux dernières nouvelles, le site ne serait plus retenu pour sa vocation agricole ou maraichère au service de nos cantines ! Trop sableux? Mais pourtant pourraient y pousser asperges, carottes, haricots et radis…


Quelques instantanés des lieux au 25 juillet 2023

La ville de Périgueux est trop à l’étroit, pour son développement, sur ses 982 hectares. Chacun le sait et des solutions existent pourtant. Mais sur les deux sites évoqués plus haut, ce sont presque 30 hectares (soit 3% de notre territoire) qui nous appartiennent et qui sont laissés à l'abandon. Est-ce raisonnable de laisser se dégrader ce patrimoine commun ? Des solutions prospectives doivent être envisagées… avec un peu de vision et de volonté. C'est bien le rôle de l'équipe à qui les électeurs ont confié la charge de la gestion municipale. C'est certes moins valorisant que la stratégie de communication, au demeurant efficace, basée sur le buzz d'une animation quotidienne, mais c'est l'exigence d'un travail opiniâtre au service du devenir de notre cité.

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