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Des réserves au sujet des Réserves.

  • Photo du rédacteur: Michel CADET
    Michel CADET
  • il y a 15 heures
  • 5 min de lecture

Conseil Municipal du 28 mai 2025: la recherche de consensus et de temporisation sur un projet réellement nécessaire, celui des Réserves muséales. Cette démarche n'a pas abouti.

Il existe un besoin impérieux pour cet équipement mais pas une urgence absolue sur une fin de mandat sauf à vouloir en faire un fait d'armes pour des élections à venir. Dans ce cas cette prise de risque sera dommageable pour la ville. Nous avions le temps de réfléchir collectivement... Malheureusement, compte tenu de l'état de certaines collections, nous n'étions plus à quelques mois près.


Notre position: en substance, choisir de réaliser un bâtiment neuf, sur le territoire communal si possible, ou sur l'agglomération si le bâtiment d'archives était mutualisé, plutôt que cette rénovation, celle d'un hangar industriel, trop couteuse et avec de très vraisemblables "aléas" déjà annoncés, entrainant de facto des surcoûts non supportables!


L'élégance aurait été de suspendre la décision compte tenu des arguments affichés par les élus et de proposer un moratoire. Cela aurait permis de compléter les premières études qui déjà alertent sur la portance insuffisante et pas en adéquation avec le poids des archives et des collections prévues dans le cahier des charges.

Le texte de l'intervention ci-dessous.


Monsieur le Maire,


Notre démarche se veut constructive. Le projet en délibéré devait permettre de rénover le MAAP en créant des réserves nécessaires à la conservation des collections et à la libération de l’espace permettant les travaux. Il était pertinent. Mais le bâtiment choisi à Chamiers soulève désormais de très nombreuses préoccupations, même si, en 2022, nous avions unanimement voté pour son acquisition.


Des problématiques liées à la structure du bâtiment :

De nouvelles informations : les conditions initialement annoncées ("bâtiment en très bon état", "étude de portance très probante") s’avèrent inexactes. De l’amiante est même présente sur le site.

Des surfaces floues voire inexactes : des écarts entre la surface annoncée (2 600 m²) et celle, réelle des Domaines (2 451 m²) et une absence de plan détaillé des différentes zones.

Une portance des planchers très insuffisante :

o L’ensemble des zones supportent de 0.4 à 1.4 t/m² alors que certaines réserves entreposées requerront 2 à 3 t/m².

o L’obligation assurée de démolition/reconstruction une partie des planchers (évaluée à 900 m²) pour accueillir et sécuriser les charges lourdes et permettre les déplacements sécurisés des agents et des engins de levage.

Une toiture problématique :

o Une structure métallique habituellement difficilement compatible, selon le ministère de la Culture, avec des Réserves muséales et les normes incendie.

o Une incapacité, sans travaux supplémentaires indispensables, à supporter l’isolation, l’étanchéité, voire des panneaux photovoltaïques pour respecter le décret tertiaire.

Des surcoûts prévisibles : au minimum 1 M€ en plus pour la portance et d’autres coûts non budgétés à ce jour pour la toiture, les équipements et les mobiliers non fixés…


0.5 M€ (achat) + 5.9 M€ (chiffre initial délibération)                                                                                                                    + 1 M€ (honoraires MO) + 1 M€ (aléas!) + 1 M€ (planchers non prévus)                                                                                                              = 9.4 M€ HT
0.5 M€ (achat) + 5.9 M€ (chiffre initial délibération) + 1 M€ (honoraires MO) + 1 M€ (aléas!) + 1 M€ (planchers non prévus) = 9.4 M€ HT

Des problématiques d’implantation et de logistique :

Une localisation hors de la ville-centre : préjudiciable à l’attractivité culturelle, divisant les équipes en éloignant les agents de médiation sur deux sites.

Un accès difficile : la rue Blériot limitée à 3.5 t, compliquant le chantier et la logistique ultérieure sans accord préalable de la commune hôte.

De forts aléas géotechniques : un sol argileux sur 3.5 m d’épaisseur, potentiellement instable, avec des phénomènes de retrait-gonflement et des fissures par tassement des fondations déjà observées dans certains murs.

Une absence d’anticipation budgétaire de certains besoins matériels supplémentaires (mobiliers, coffre-fort…) et également le coût important, mais non présenté, de la rénovation des œuvres dégradées, qui peuvent bénéficier de subventionnements entre 30 et 50%.


Des problématiques de méthode et de gouvernance :

Un manque de concertation : il n’y aura pas eu de débat entre élus, pas de plan pluriannuel d’investissement à l’échelle de l’ensemble, et des musées (MAAP, Vesuna, Musée militaire) et des réserves (Chamiers et Paul Bert), ni d’alternatives étudiées (réhabilitation vs construction neuve), ni de recherche de subventions auprès de l’Europe, de l’Etat, des Fondations ou des collectivités.

Des antécédents préoccupants de dépassements budgétaires sur d'autres projets municipaux de la mandature (pour mémoire, nombreux budgets initiaux dépassés de 70 à 250%), même si le montage budgétaire peut être partagé : Etat, région, département , Fondations et mécènes.

Une délibération trop tardive et trop engageante pour le mandat suivant : projet de 5.9 M€ HT, devenue 8.3 M€ et bientôt 10 M€ HT lancé à 10 mois de la fin de la mandature, avec des impacts lourds (plus de 40 M€ estimés à terme sur l’ensemble du projet muséal) avec, en même temps, d’autres réalisations de fin de mandat non encore terminées.

• Un risque politique et démocratique : engager une telle somme sans visibilité sur les cofinancements à venir est jugé trop dangereux pour la situation financière de la ville.


Nous suggérons, sans polémique et sans que quiconque se déjuge, une proposition alternative dans l’intérêt de tous, élus, conservatrice, agents et habitants :

Surseoir au projet tel que présenté et revendre le bâtiment actuel non adapté.

Porter à nouveau une réflexion collective sur l’ensemble du projet muséal avec tous les élus (majorité et opposition) et les spécialistes concernés durant les 10 mois à venir pour avoir une proposition engagée, concrète et partagée au-delà de la simple construction de réserves.

Acter, rapidement et de manière consensuelle, le choix de construire un nouveau bâtiment neuf et adapté (chiffrage à 2 500 €/m², équivalent à 5.5 M€ HT pour une surface de réserves de 2 200 m², voire plus spacieux si d’autres collectivités souhaitaient mutualiser le stockage de leurs archives), de manière à rester conforme à vos souhaits initiaux. Le lieu sur la commune ou sur l’agglomération restant à définir.


En conclusion :

Le projet des Réserves à Chamiers, tel que présenté, est jugé inadapté techniquement, risqué financièrement et incomplet pour maitriser les possibles conséquences d’une telle décision... Par ses répercussions induites, en épuisant les finances de la collectivité et vidant le MAAP de ses collections, il pourrait compromettre involontairement, à termes, la rénovation et l’avenir même de notre musée historique et peser fortement sur les budgets des futures municipalités s’il devait s’avérer mal adapté ou pire, déficient.

Dans cette rénovation, nous aurons remplacé la moitié des planchers, une partie de la toiture, le bardage et la clôture d’enceinte et refait tous les réseaux. Que restera-t-il de l’enveloppe initiale ? L’aventure désastreuse des malfaçons de l’Aquacap doit nous inciter à réfléchir et à rester vigilant.

Il est encore temps de modifier le projet initial.


Il est proposé à Monsieur le Maire, en conscience, et sans qu’un groupe puisse en tirer un bénéfice politicien, de retirer temporairement cette délibération, afin de repenser le projet sur des bases solides, durables, transparentes, opposables et partagées.


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