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Ecriture inclusive

Dépôt de plusieurs amendements sur la rédaction du règlement intérieur du Conseil Municipal (l'ensemble des éléments accessibles en PDF ci-dessous).

Conseil Municipal du 18 décembre 2020

Le plus symbolique portait sur la rédaction en écriture inclusive

Amendement n°1: Proposition de réécriture de l’ensemble du Règlement Intérieur en supprimant l’écriture inclusive.


Madame la Maire, mes chers collègues,


En préambule, avant l’étude de cet amendement, nous souhaiterions rappeler aux administrés qui nous écoutent, que les arguments que nous pouvons développer dans cette enceinte peuvent leur paraitre spécieux, polémiques ou superficiels à l’heure où beaucoup se débattent dans des difficultés sanitaires, psychologiques et économiques. Nous pensons toujours à eux et restons préoccupés par leurs problèmes.

Après six mois de gestion municipale marqué par beaucoup d’affichage de bons sentiments, nous attendions avec impatience des projets ambitieux, mais raisonnables et budgétés qu’il serait intéressant de porter, de discuter, d’amender pour valoriser cette ville qui a du mal à se préparer à cette nouvelle décennie.

Le budget hors norme, récemment voté, de 1.8 Millions d’euros consacrés à la plantation d’arbres sur notre territoire semi-rural, sera le symbole dispendieux d’une ébauche de gestion complètement décalée dans le contexte actuel.

Vous nous aviez promis, à l’heure de la campagne électorale, des lendemains plus enchantés que ceux que nous traversions. La crise sanitaire n’explique pas tout et ne justifie pas, par exemple, des abandons partiels d’animation que d’autres cités du département ont maintenu, à l’exemple des villages de Noel qui se déroulent avec succès un peu partout, de la réduction criante de nos illuminations à l’heure où nos commerces ont besoin d’attractivité.

Ce préambule est là pour signifier que les interventions de l’opposition ne portent que sur des sujets inscrits à l’ordre du jour par la majorité, certes parfois importants, mais souvent secondaires aux yeux des habitants. Ce sera encore le cas aujourd’hui, même si ce projet de Règlement Intérieur peut paraitre, après une première lecture rapide, assez semblable au précédent… le diable se cache souvent dans les détails.

C’est pourquoi nous avons décidé de présenter une quinzaine d’interventions ou d’amendements sur cette délibération.

Il est demandé, dans l’amendement n°1, de revoir la rédaction du texte en supprimant l’écriture dite « inclusive » apparue dans beaucoup de documents municipaux ces derniers mois, pour des raisons qui nous semblent évidentes d’intelligibilité et de clarté de la norme.


Madame la Maire, vous allez nous rétorquer qu’il s’agit, là, d’un marqueur fort de votre politique volontariste engagée aux côtés des femmes. Cette formulation souhaite interpeller sur une discrimination réelle et sociétale faite à l’endroit des femmes. Nous souscrivons pleinement à votre perception de cette inégalité. L’étude du genre est un outil sociologique qui vise à révéler les différences sociales et les inégalités dans les relations entre les hommes et les femmes et, plus petits déjà, entre les garçons et les filles. C’est un concept orienté, justement, vers une nouvelle forme de socialisation plus juste et plus équilibrée.

Compte tenu de la complexité réelle de notre langue, quel est l’intérêt de cet usage militant de la pratique inclusive qui déconstruit les savoirs, complexifie les pratiques, est inaudible à l’oral, s’affranchit des faits scientifiques et exclut les locuteurs en difficulté au nom de l’idéologie ?

Pour mémoire, Edouard Philippe, Premier Ministre, dans sa Circulaire du 22 novembre 2017, rappelait la règle : « Dans les textes réglementaires, le masculin est une forme neutre qu’il convient d’utiliser pour les termes susceptibles de s’appliquer aussi bien aux femmes qu’aux hommes ». C’est pourtant clair et, tout en valorisant fort justement la féminisation quand elle était justifiée, il demandait "à ne pas faire usage de l'écriture dite inclusive" dans les documents administratifs, confirmé en cela par la dernière décision du Conseil d’Etat sur ce sujet en date du 08 mars 2019.

Nous vous renvoyons d’ailleurs à l’excellent article paru dans Marianne, le 18 septembre dernier, mais dont vous direz qu’il peut être taxé de subjectivité politique… Aussi, je vous rappelle dans ce cas, la déclaration sans équivoque de l’Académie Française le 26 octobre 2017 qui critique, je la cite, à propos de l’écriture inclusive : « cette langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité ». Sévère réquisitoire !


Demandons donc à votre élu en charge du handicap, son avis sur cette utilisation « surréaliste » d’une formulation qui finalement va plus dans le sens de l’exclusion que de l’inclusion. Outre ses défauts fonctionnels évidents, l’écriture inclusive pose, selon le Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées, des problèmes à tous ceux qui ont des difficultés d’apprentissage ou de lecture (Mal-voyant, dysphasique, dyslexique, dyspraxique, dysgraphique, utilisateurs de la synthèse vocale, voire certaines personnes âgées …).

Le rédacteur - ou la rédactrice - (vous voyez que la formulation est simple à genrer), de la proposition de ce projet de Règlement ne maitrisant d’ailleurs pas, lui-même, complètement ce principe d’écriture, qui par de nombreux oublis, montre, s’il en était besoin, l’absence de caractère intuitif de cet affichage que nous qualifions de purement dogmatique. Paradoxalement, ce principe qui vous anime s’arrête à votre personne et à votre fonction de Maire car contrairement au reste de la rédaction, aucune écriture inclusive n’y est curieusement rattachée : il est mentionné systématiquement : la Maire. Il parait évident que lorsqu’on s’adresse au Maire actuel, à l’oral ou à l’écrit, il soit correct et respectueux de vous interpeller par « Madame la Maire », autant dans ce document administratif, le terme doit être plus générique, car il entend de manière neutre représenter la fonction de premier élu, femme ou homme, qui a vocation à perdurer au-delà de cette mandature, sauf à inscrire définitivement le sexe du Maire dans le marbre de ce Règlement…


Je vous remercie.

 
 


Le combat pour la défense du français et contre l’imbécile féminisation des mots ne date pas d’hier.


Jean François Revel a disparu en avril 2006 ; philosophe, homme de presse, écrivain, académicien, il avait compris, l’un des premiers, l’agression de notre culture et la volonté de détruire notre langue par tous les moyens.


Précurseur et visionnaire, il pressentait le désastre qui approchait et qui n’a cessé de se propager depuis.



Marc Le Stahler


Le sexe des anges…


Byzance tomba aux mains des Turcs tout en discutant du sexe des anges.

Le français achèvera de se décomposer dans l’illettrisme pendant que nous discuterons du sexe des mots.

La querelle actuelle découle de ce fait très simple qu’il n’existe pas en français de genre neutre comme en possèdent le grec, le latin et l’allemand. D’où ce résultat que, chez nous, quantité de noms, de fonctions, métiers et titres, sémantiquement neutres, sont grammaticalement féminins ou masculins. Leur genre n’a rien à voir avec le sexe de la personne qu’ils concernent, laquelle peut être un homme.

Homme, d’ailleurs, s’emploie tantôt en valeur neutre, quand il signifie l’espèce humaine, tantôt en valeur masculine quand il désigne le mâle. Confondre les deux relève d’une incompétence qui condamne à l’embrouillamini sur la féminisation du vocabulaire. Un humain de sexe masculin peut fort bien être une recrue, une vedette, une canaille, une fripouille ou une andouille.

De sexe féminin, il lui arrive d’être un mannequin, un tyran ou un génie. Le respect de la personne humaine est-il réservé aux femmes, et celui des droits de l’homme aux hommes ?

Absurde !

Ces féminins et masculins sont purement grammaticaux, nullement sexuels.

Certains mots sont précédés d’articles féminins ou masculins sans que ces genres impliquent que les qualités, charges ou talents correspondants appartiennent à un sexe plutôt qu’à l’autre. On dit: « Madame de Sévigné est un grand écrivain » et « Rémy de Goumont est une plume brillante ». On dit le garde des Sceaux, même quand c’est une femme, et la sentinelle, qui est presque toujours un homme.

Tous ces termes sont, je le répète, sémantiquement neutres. Accoler à un substantif un article d’un genre opposé au sien ne le fait pas changer de sexe. Ce n’est qu’une banale faute d’accord.

Certains substantifs se féminisent tout naturellement: une pianiste, avocate, chanteuse, directrice, actrice, papesse, doctoresse. Mais une dame ministresse, proviseuse, médecine, gardienne des Sceaux, officière ou commandeuse de la Légion d’Honneur contrevient soit à la clarté, soit à l’esthétique, sans que remarquer cet inconvénient puisse être imputé à l’antiféminisme. Un ambassadeur est un ambassadeur, même quand c’est une femme. Il est aussi une excellence, même quand c’est un homme. L’usage est le maître suprême.

Une langue bouge de par le mariage de la logique et du tâtonnement, qu’accompagne en sourdine une mélodie originale. Le tout est fruit de la lenteur des siècles, non de l’opportunisme des politiques. L’État n’a aucune légitimité pour décider du vocabulaire et de la grammaire. Il tombe en outre dans l’abus de pouvoir quand il utilise l’école publique pour imposer ses oukases langagiers à toute une jeunesse.

J’ai entendu objecter : « Vaugelas, au XVIIe siècle, n’a-t-il pas édicté des normes dans ses remarques sur la langue française ? ». Certes. Mais Vaugelas n’était pas ministre. Ce n’était qu’un auteur, dont chacun était libre de suivre ou non les avis. Il n’avait pas les moyens d’imposer ses lubies aux enfants. Il n’était pas Richelieu, lequel n’a jamais tranché personnellement de questions de langues.

Si notre gouvernement veut servir le français, il ferait mieux de veiller d’abord à ce qu’on l’enseigne en classe, ensuite à ce que l’audiovisuel public, placé sous sa coupe, n’accumule pas à longueur de soirées les faux sens, solécismes, impropriétés, barbarismes et cuirs qui, pénétrant dans le crâne des gosses, achèvent de rendre impossible la tâche des enseignants.

La société française a progressé vers l’égalité des sexes dans tous les métiers, sauf le métier politique. Les coupables de cette honte croient s’amnistier (ils en ont l’habitude) en torturant la grammaire.

Ils ont trouvé le sésame démagogique de cette opération magique : faire avancer le féminin faute d’avoir fait avancer les femmes.

Jean François Revel

 

A l'heure de l'écriture en FALC (Facile à Lire et à Comprendre), qui est une vraie solution d'inclusion, l'APEI Périgueux est en pointe!

 

Article de presse Dordogne Libre du 11 février 2021 - Le Tribunal Administratif a finalement validé le Règlement Intérieur de la ville!




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