L’essentiel sur la délibération du projet de Skate-park du moulin du Rousseau - Conseil Municipal du 12 avril 2024. L'opposition devait voter favorablement à cette demande de subventionnement, mais devant tant de mauvaise foi dans les discussions, elle s'est finalement abstenue.
Notre développement se situe plus bas , mais les discussions sur le sujet suite à la présentation de Paul Maso, adjoint aux sports, ont induit des prises de paroles sur deux éléments supplémentaires:
Le premier de ces arguments apporté en conseil par la majorité étant que le Pôle des Cultures urbaines serait trop loin pour les habitants de la ville car nécessitant pour eux d'utiliser le bus, ou leurs pieds … Pour mémoire, les deux sites sont à un kilomètre de distance, ce qui pour ce type de jeune public, à priori avide d'activités sportives, ne semblerait pas rédhibitoire.
Le second argument, soyez attentif au replay, est que la volonté de la mairie est celle de la "mixité sportive et culturelle", entre les occupants du Moulin du Rousseau - Clubs de billard et bridge - et ceux du skate et du BMX! Assez surprenant, alors que la Filature et le Sans Réserve, salle de musique amplifiée, semblent pourtant plus en phase avec ce public jeune, dont les équipement sont positionnés de part et d'autre de la rivière. A moins que la ville ne s'oppose toujours à la construction de la passerelle piétonne prévue par le Grand Périgueux à ce niveau, ce qui, en son absence, rendrait l'accès effectivement complexe entre les deux rives consacrées à la jeunesse.
Quelqu'un a dit que les relations entre la ville et son agglomération sont au beau fixe? Lune de miel vraiment ?
Par ailleurs, il est apparu impossible d'évoquer le mot "Conseil départemental" en Conseil municipal. Incorrect selon Mme Labails, nous sommes ici à Périgueux. "Ici, ici, c'est... Périgueux", pourrait t'on fredonner.
C'était pour nous, l'évocation d'un nécessaire équilibre à trouver dans les investissements sans tout flécher vers le sport et en particulier vers les sports de glisse terrestre, alors qu'il existe des sports de glisse nautique... Rappelons, que Périgueux va participer très vraisemblablement à ses troisièmes JO grâce à une pensionnaire de son club de kayak. Excusez du peu!
La proposition n'est pas iconoclaste car déjà chiffrée (70 000 euros) et évoquée par Germinal Peiro, celle d'étudier la faisabilité d'un "petit" bassin d'eaux vives, raisonnable à Cachepur, qui serait d'ailleurs utile à son Centre Départemental d'entrainement de canoë-kayak basé au collège Montaigne, 300 mètres en amont, en compensation du grand bassin d'eaux vives de Bergerac, mais également à une pratique touristique estivale. Et bien, non. Impossible à évoquer !
Quelqu'un a dit que les relations entre les élus de la majorité et de l'opposition sont au beau fixe? Oui, juste le jour du 1er avril!
Allusion au Département, curieusement interdite pour l'opposition, alors que la majorité évoque, à tout instant, les aides financières demandées, à juste titre, au Département et à la Région.
L'explication est que, peut-être, la maire est vexée que la plaquette du relai de la flamme olympique le 22 mai à Périgueux, généreusement distribuée en conseil, ne mentionne pas le logo de la ville-centre en page de couverture, alors que ceux de l'Agglomération du Grand Périgueux et de "l'Agglo joue les Jeux" figurent en bonne place... et sans être partenaires!
Une facétie du graphiste? Une consigne qui ne serait pas passée?
Soyons beaux joueurs, il figure cependant en dos de couverture... Ouf, certains ont dû avoir les oreilles qui sifflent!
Texte de l'intervention en Conseil Municipal au nom de l'opposition
Sur la forme, 3 questionnements
De manière surprenante, pas de discussion en commission pour 3 de ces 4 délibérations dont certaines auraient dû être à l’ordre du jour de la commission des finances ? Est-ce une possible décision contraire de la Maire et si oui pourquoi ? Vous ne pouvez évoquer, selon nous, une notion d’urgence, seul argument valable pour passer outre ! Vous ne respectez donc pas l’article 19 de notre règlement intérieur ?
Sur la forme, encore une fois, comme pour tous les projets structurants ou d’envergure, il y a aurait dû y avoir deux délibérations : - Souhaitions-nous cet équipement sportif ? Est-il réclamé par le conseil d’arrondissement et par nos habitants ? Notre réponse aurait été non. Nous nous en expliquerons plus loin. - Celle du jour, souhaitez-vous que Madame la Maire demande des subventions pour réaliser ce nouveau projet, couteux, non inscrit au budget 2024 +++, avec un taux de subventionnement toujours alléchant de 65%... mais on connait la suite, cela se terminera à 30% ! Evidemment oui, par défaut.
Là encore, pas de fiche technique comme déjà demandé, pas de plan de l’emprise du projet. Nous devons décider les yeux bandés. Que deviennent les terrains de basket et les jeux d’enfants existants ? Pas de réponse. Vraiment, un travail pas assez fouillé… Une urgence politique à décider. A moins que ce dossier ne soit le lot de consolation de Monsieur Maso, empêché de gérer le projet plus prestigieux du stade, pourtant, lui aussi, bien dans sa compétence…
Sur le fond, 4 remarques
Il y a-t-il besoin de prioriser ce type d’infrastructure et ces nouvelles dépenses à l’heure de nécessaires économies, coupes très sévères que vous venez de demander d’ailleurs aux services, en termes de fonctionnement ?
Ne peut-on éviter les doublons avec l’Agglo et la Région qui investissent 12 M € sur le même thème à 1 km de là… 1 600 m² de sports de glisse indoor et outdoor au Bas-Chamiers prévus pour demain, 2025 ! Vous allez argumenter de la complémentarité … Personne n’est dupe. A Périgueux, soit on casse pour refaire, chacun sait de quoi nous parlons, et c’est alors le précédent maire qui est visé ; soit on fait double emploi, ce qui n’est ni correct en termes de durabilité, ni de coût, ni des usages (les pratiquants ne peuvent être sur les deux équipements en même temps). C’est donc bien un caillou lancé dans le jardin de l’agglo pour montrer, définitivement, qu’on existe... C’est comme pour le tourisme. Les égos coutent chers aux contribuables !
La question essentielle, Monsieur Maso. Avez-vous utilisé des outils opposables, des outils méthodologiques d’analyse de ces nouveaux équipements à construire, en termes de besoins, de choix de pratique, de nombre de pratiquants, d’offre déjà existante, de collecte des besoins de l’ensemble des autres clubs sportifs et analysé toutes ces données au crible de leur utilité sociale, de la pratique de sport-santé, des éventuels usages scolaires, de leur potentiel évènementiel, des possibilités d’entrainement, de loisirs ou de compétition ou en termes d’offre grand public voire touristique? Je crains que non.
Si vous l’aviez fait, d’aucuns vous aurait parlé du nécessaire bassin d’eaux-vives de Cachepur détruit par les crues, déjà évoqué par Germinal Peiro en compensation de celui de Bergerac, et situé sur votre canton, du terrain de baseball oublié et finalement exilé à Sarliac, des locaux de stockage souhaités par l’ACAP, de garages pour favoriser une rapidité d’intervention de la Protection Civile… Et nombre d’associations, certaines très anciennes et très patientes, auraient justifié de besoins encore plus urgents et non satisfaits. Vous créez maladroitement une tension entre elles car beaucoup se sentent oubliées ou défavorisées quand d’autres auront un double équipement…
Une autre façon de raconter l'histoire, sur le mode storytelling
« Bonjour Monsieur Maso, je suis vénère… j’ai 11 ans, je m’appelle Lucas et je pratique comme mon papa, le baseball. Lui, cela fait 20 ans, qu’il est joueur. Il m’a dit que notre sport est deux fois plus vieux que moi à Périgueux et est aux JO depuis trois fois mon âge. »
« Bonjour, Madame la Maire, j’ai 40 ans, moi c’est Fabien, vous me connaissez, je pratique le canoë, ici, depuis que je suis tout gamin et je suis devenu dirigeant du club depuis 3 ans. Saviez-vous que canoë à Périgueux remonte à 1958, à l’époque d’Ado et Mado Tesnière. Ça fait 66 ans qu’on barbotte dans l’Isle et notre sport est olympique déjà depuis plus d’un demi-siècle. Vous savez, d’ailleurs, que nous avons une de nos adhérentes qui va porter les couleurs de la ville pour la troisième fois cette année aux JO. On en est très fiers ! »
Le skate, sur l’agglo date de 26 ans et sera pour la première fois cette année aux JO de Paris. C’est actuellement une cinquantaine d’adhérents, plutôt jeunes et beaucoup de pratiquants dits « nomades », car c’est l’esprit de liberté de ce sport. Eux, viendront des grandes villes voisines.
Nos mamans, nous apprenaient à ne pas regarder dans l’assiette de notre voisin... Pour lui « piquer » des frites, cela n’a pas vraiment de conséquence mais cette fois-ci, oublions leurs conseils.
Ecoutons Lucas : « Mon père doit m’amener jouer au baseball sur le terrain de Sarliac, prêté gentiment par les gars du foot, le nôtre étant très abimé. Pourtant un nouveau terrain, c’est selon papa qui a étudié la question, trois fois moins cher que ce qui est prévu au Rousseau ».
« Et nous », nous rappelle Fabien, « le slalom est vous le savez la discipline olympique de Tony Estanguet. Notre petit bassin d’eaux vives de Cachepur a besoin d’être redessiné pour 70 000 euros car il n’est plus opérationnel, détruit par les crues des dernières décennies…Nous le réclamons depuis plus de dix ans. Pourtant, c’est le seul de proximité, les clubs de Neuvic et Marsac s’y entrainaient encore dimanche dernier... Il sert au Centre d’Entrainement Départemental voisin, aux scolaires, à l’Ecole de Pagaie et même aux touristes l’été. Alors autant d’argent pour un second espace de skate… Cela nous interpelle ! »
C’est l’élu qui vous parle maintenant. Nos objectifs de pratique sportive à visée sociale doivent favoriser le « mieux disant » social plutôt que le « moins disant » financier, mais, là, j’avoue ma perplexité.
Agissons nous par opportunité politique d’affirmer que nous apportons, nous-mêmes, aux habitants du voisinage, cet équipement, plutôt que d’expliquer que notre communauté d’agglomération a déjà travaillé sur ce public et a déjà lancé une construction similaire à seulement un kilomètre d’ici et qu’il n’est peut-être pas utile de faire un doublon ?
Pour mémoire, le Sîlot sortira de terre fin 2025. Affiché comme Tiers lieu d’économie solidaire et de cultures urbaines. 12 M d’euros dédiés pour grande part aux sports de glisse terrestre. Un hangar, le n°7, avec 600 m² de pratique indoor de « Street » : Skate, BMX et roller et 1 000 m² en extérieur de skate, pump tracks, softball loisirs, BMX et basket.
Vous avez choisi le même cabinet pour nous dessiner, au Moulin du Rousseau, un autre équipement dit « complémentaire » appelé « Bowl » avec roller, BMX et trottinette, qui sera livré 6 mois avant, pour, un chiffrage annoncé de 500 000 euros… Mais les périgourdins savent bien à quelle dépense finale cela va se terminer ! Nous leur laissons faire la multiplication habituelle.
Monsieur Maso, avez-vous utilisé des outils opposables, des outils méthodologiques d’analyse de ces nouveaux équipements à construire, en termes de choix de pratique, de nombre de pratiquants, d’offre déjà existante, demandé à l’ensemble des clubs sportifs, quels étaient leurs besoins, et analysé toutes ces données en termes d’utilité sociale, de pratique de sport-santé, de bénéfice pédagogique ou scolaire, d’attractivité évènementielle, de pratique d’entrainement, de loisirs ou de compétition ou d’offre grand public voire touristique?
Ne seriez vous pas encore dans une lutte de pouvoir ridicule et dans une fuite en avant ruineuse avec le Président de notre agglomération ?
Vous allez me reprocher une fois encore, après le rugby, « Monsieur Cadet, vous n’aimez pas… le skate ! », mais là, c’est à Lucas et à ses copains, à Fabien et son équipe de dirigeants, que vous devrez rendre des comptes et expliquer vos choix et vos décisions.
Evidemment, ne leur en tenez pas rigueur, le baseball et le canoë ne m’ont pas demandé d’être leur interprète, les prénoms sont factices et si je les cite en exemple c’est que je connais personnellement leur situation, mais beaucoup d’autres associations ne manqueront pas de vous interpeller quand vous leur direz que les caisses sont vides... Et ce sont aussi des électeurs.
Bon courage !
Le projet du Sîlot à Coulounieix-Chamiers. Pôle des cultures urbaines et de l'économie sociale et solidaire
Description: Le Sîlot sera un lieu créatif, intergénérationnel et connecté au cœur de l'agglomération du Grand Périgueux. Il verra le jour après 18 mois de travaux qui débutent en février 2024. C'est une approche éco-responsable. L'aménagement sera effectué sur un parc urbain de 4.5 hectares avec de nombreuses halles modulables:
La halle 1 - Co-working : c'est un espace d'accueil, boutiques avec des espaces de travail, des bureaux confidentiels, des salles de réunions...
La halle 2 - Bar restaurant : c'est un espace dans l'esprit street food avec des corners cuisine du monde
Halle 3 – Auditorium : avec ces 200 places assises attenantes à un espace de diffusion / accueil du public, cette halle permettra l’organisation de concerts, séminaires…
Halle 4 – Recyclerie créative : des ateliers d’économie créative et d’échange de savoirs seront créés
Halle 5 – « Bouge » : il s'agit d'espaces indoor de pratique pour la danse Hip Hop, Arts martiaux de la rue – Krav maga, Capoeira – Samba et Percussions
Halle 6 – « Déplace » : des espaces indoor pour le Parkour, le Street workout, et l’escalade
Halle 7 – « Roule » : des espaces indoor de pratique du skate-board, du BMX et du roller en lien avec des espaces outdoor de pratiques libres du skate, de pump tracks, de softball loisirs, de bmx, de basket, …
Coût des travaux: 12 M euros