Tous les cancers mériteraient un mois de prévention. Certains de nos patients nous le signalent et disent ressentir une gêne ou un malaise quand on évoque toujours les mêmes pathologies: en octobre, le cancer du sein et en novembre, les cancers masculins (prostate et testicules). C'est très bien, mais peut-être un peu discriminant pour les autres qui perçoivent ne pas ressentir la même bienveillance médiatique.
Il ne faut pas oublier, dans notre communication pour une meilleure prévention, effectivement, le combat contre les autres cancers: colon, poumon, ovaire, pancréas, mélanome, lymphome... La liste est longue. Chaque malade mérite notre attention, et je ne parle pas de celle acquise des médecins qui se dévouent pour leur patient, mais celle du grand public (c'est à dire ceux de nos concitoyens qui ne sont pas atteint de cancer), des médias et l'attention des associations qui s'investissent dans la prévention, la collecte de fonds, les soins, l'accompagnement...
Cependant en dérogeant avec ce qui vient d'être dit plus haut, pour partager avec tous l'action pertinente de KNOW YOUR LEMONS, que je ne connaissais pas, j'évoque une fois de plus le cancer ... du sein, pathologie pour laquelle un traitement précoce est très efficace. Les chiffres de dépistage en Dordogne sont, eux par contre, très inquiétants.
En Dordogne, moins d'une femme sur deux fait une mammographie de dépistage tous les deux ans, entre 50 et 74 ans, particulièrement dans le milieu agricole, plutôt que citadin. Par comparaison, elles ne sont que 47% en Aquitaine, 44% en Dordogne et moins de 40% dans le nontronnais!
Pour rappel le cancer du sein
Premier cancer de la femme en France (60 000 nouveaux cas/an). Une femme sur 10 développera un cancer du sein dans sa vie.
Deuxième cause de mortalité par cancer chez la femme (12 000 décès par an)
Depuis 1990, augmentation du nombre de nouveaux cas (par meilleur dépistage, augmentation de l’espérance de vie mais aussi possibles facteurs environnementaux) et aussi amélioration de la survie portée à 90% à 5 ans (par prise en charge précoce, évolution des traitements)
L’activité physique, à tous les stades, est un traitement si elle est pratiquée de manière hebdomadaire et dans la durée. A cette condition, c’est 15% de moins de risque de cancer du sein, 30% de moins de décès et 25% de moins de récidive de cancer du sein
L’autopalpation reste déterminante (ce sont souvent les patientes qui découvrent une boule dans leur sein) mais elle ne remplace pas l’examen clinique réalisé tous les ans par votre médecin, votre gynécologue ou votre sage-femme et encore moins la mammographie tous les 2 ans pour les femmes de 50 à 74 ans car elle permet de dépister des anomalies qui ne sont pas visibles et/ou palpables.
Un zeste d’humour pour un sujet grave.
Cette campagne à l’initiative de Corinne Ellsworth Beaumont, infographiste et fondatrice de l’association Fondation Know Your Lemons, veut sensibiliser les femmes à la détection précoce du cancer du sein.
Soient 12 citrons pour 12 symptômes qui doivent nous alerter. Le rôle clé de l'autopalpation.
Plus une tumeur est détectée tôt, plus les chances de guérison d’un cancer du sein sont élevées, c’est pourquoi l’autopalpation des seins peut aider à un dépistage précoce.
Le cancer n’a pas d’âge, il est donc important de réaliser cet examen à partir de 20 ans, tous les mois et de préférence quelques jours après les règles lorsque le tissu mammaire est plus souple.
Si vous n’êtes pas réglée ou ménopausée, choisissez un jour fixe de la semaine, le samedi par exemple ou le 1er jour du mois.
Comment faire une palpation mammaire soi même : les recommandations en texte et vidéo
L’autopalpation doit être réalisée en dehors de la période des menstruations, afin que la poitrine présente sa taille et sa forme habituelles.
Par ailleurs, certaines femmes développent couramment des kystes mammaires durant la période leurs règles, ce qui risque de fausser l’interprétation de l’autopalpation.
Notez que ces kystes sont habituellement sans gravité, mais peuvent être douloureux : si vous en êtes atteinte, il demeure conseillé de consulter pour bénéficier d’un suivi adapté et vous assurer de leur caractère bénin.
Pour procéder à l’autopalpation de votre poitrine, il convient de se tenir assise ou debout devant un miroir, le dos droit et les bras le long du corps – pour commencer.
Commencez par évaluer visuellement votre poitrine à la recherche de toute rougeur, bosse, tâche, croûte, lésion, écoulement mamelonnaire, coloration de la peau, inversion des mamelons ou capitons (peau d’orange) inhabituels. Votre posture face au miroir doit être suffisamment neutre pour vous permettre de repérer de possibles asymétries.
Ceci fait, vous pouvez ensuite enchaîner différentes postures symétriques pour observer le comportement de vos seins (mains sur les hanches, poitrine penchée en avant puis de chaque côté, bras levés, etc.). Vos deux seins devraient bouger de la même manière.
Après cet examen visuel, il convient de palper chaque sein l’un après l’autre à l’aide de la main opposée (main droite pour le sein gauche, main gauche pour le sein droit).
Vous pouvez choisir de palper votre sein de haut en bas, ou en partant du mamelon pour aller vers les côtés : l’essentiel est d’être minutieux et de n’oublier aucune zone.
Répétez plusieurs fois la palpation du même sein en appuyant d’abord doucement, puis de plus en plus fort pour chercher des anomalies superficielles et profondes.
Notez qu’il est tout à fait normal de sentir de petites boules qui composent la glande mammaire. Elles doivent être homogènes et indolores – bien qu’elles puissent être sensibles. Une autopalpation régulière permet de bien les repérer et les connaître pour les distinguer de nouvelles masses qui apparaîtraient ou évolueraient.
Au cours de la palpation des seins, il convient de rechercher tout ce qui sort de l’ordinaire, et que vous pensez n’avoir jamais senti au niveau de vos seins avant : bosse, poche, douleur, picotement, démangeaison, masse, bouton, durcissement, peau plus épaisse…
Une fois les deux seins examinés, terminez votre autopalpation par la zone entre le sein et l’aisselle, puis par l’aisselle elle-même. Un gonflement des ganglions axillaires peut être un signe d’alerte.