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Bienvenue au Wokistan!

J'ai du mal à suivre l'évolution de notre monde bien-pensant complètement déconnecté des réalités quotidiennes souvent douloureuses de nos concitoyens. Partant de justes causes, mais aboutissant trop souvent à des postures abracadabrantesques, le mouvement woke exerce un puissant attrait sur des petits groupes, plutôt jeunes, féministes d'abord américains puis plus largement occidentaux. L'exemple d'aujourd'hui illustre cette sémantique du ridicule. En rire ou en pleurer?


Après l’écriture inclusive, diverses revendications se présentant comme féministes investissent l’espace public.

Dernière ineptie en date, cette invitation reçu la semaine dernière par une amie. Une production délirante et clivante dans un entre-soi sectaire, une illusion d’activisme au détriment d’une adhésion collective à la lutte contre de vraies injustices sociales qui touchent souvent les femmes mais aussi parfois les hommes : les violences faites aux femmes, le voile intégral, l’excision, les mariages forcés, l’inceste, le viol, le meurtre sont des violences réelles et terribles qui méritent un combat acharné. Ce sont très souvent les femmes qui en sont les premières victimes et ces élucubrations « bobo » nuisent aux vraies luttes et aux revendications tangibles et essentielles de toutes celles qui sont réellement opprimées dans le monde.


Féminiser les mots comportant la racine «homme» n’a aucun sens et dessert les vrais combats féministes à mener selon Jean Szlamowicz, linguiste, professeur des universités, normalien, agrégé d’anglais.

Il a publié « Le sexe et la langue » aux éditions Intervalles, une «petite grammaire du genre en français, où l’on étudie écriture inclusive, féminisation et autres stratégies militantes de la bien-pensance».


« Femmage », un néologisme militant, qui plus est, un nom masculin… inventé par Miriam Schapiro et Melissa Meyer, en 1977, pour leurs œuvres plastiques censées combler cette lacune dans l’histoire de l’art américain, une sorte d’hybride de peinture et de collage inspiré par les arts et l’artisanat domestique des … femmes. Assez surprenant de se référer à des activités considérées comme typiquement féminines : couture, crochet, collage, dessin…

Ce pseudo féminisme invente du sexisme et semble écarter les hommes, là où leur place est de s'associer à elles pour les défendre contre les violences. C'est la porte ouverte à un "hominisme" qui ne saurait tarder.

Le mot « hommage» dans le texte n’aurait pas fait référence au mâle, mais à un geste d'égard et d'estime aux victimes sans aucune connotation sexuelle. Ses autrices ont vraiment un problème et cela crée un réel malaise lors de la lecture de cette invitation. C’est une publication outrancière qui n’a d’autre effet que de rendre la cause détestable par sa futilité et de chercher une intimidation sexiste inversée qui culpabiliserait le sexe masculin. Ce sont des initiatives pareilles qui produisent le paradigme sexiste qu’elles souhaitent stigmatiser. Le patriarcat ne se retrouve pas dans cette racine «homme».

La question que l'on peut se poser: ce petit groupe de « féministes » est-il réellement le porte-parole représentatif des autres femmes?

Bref... j’ai raté cette inauguration du banc rouge ! Quelle assurance avons-nous d'ailleurs que le pire des hommes ne va pas s'asseoir dessus, se moquant ainsi de cet affichage... Tout cela reste de la communication, peut-être utile, mais la forme excluante rend le message peu audible. Ce banc était peut-être pertinent comme le passage piéton arc-en-ciel, un des premiers de France, place André Maurois, pour défendre les couleurs LGBTQ+, mais comment s'associer à cette diatribe misogyne, qui prétend défendre les intérêts des femmes en usant des arguments qu'elles semblent reprocher en permanence aux hommes?


J’ai d’ailleurs pu déjà évoquer ce sexisme inversé dans un article sur la démocratie interne de notre conseil municipal et la phraséologie habituelle de notre première édile (j’aurais dû dire notre premier édile car le mot est masculin… un point gagnant chez nos féministes) et de notre premier édil (je supprime le « e » par je l'ai jugé trop féminin…).


Cette féminisation de la linguistique est contre-productive dans l'Histoire, à l'heure ou 2/3 des 13% d'illettré(e)s dans le monde sont des femmes. Là se trouve un vrai combat à mener.

Chacun peut re écrire la langue selon ses envies mais des codes communs et stables, validés par l'usage et non par des revendications militantes opportunistes, restent nécessaires sinon l’ensemble reste incompréhensible, comme avec l’écriture inclusive, devrais je dire excluante, à l’heure où on cherche la simplicité avec l'écriture FALC (Facile A Lire et à Comprendre).

Un récent rapport de l'Education nationale, datant de mai 2022, a révélé qu'aujourd'hui, dans le monde, 5% des jeunes de 16 ans souffrent d'illettrisme, un jeune ado sur 10 est analphabète. Selon les derniers chiffres de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture), dans le monde, 775 millions de personnes ne savent ni lire ni écrire, soit 13 % de la population mondiale. Et pour deux tiers ce sont des femmes. Là, il y a un vrai combat à mener.


Le même débat a eu lieu récemment avec le mot «patrimoine». On lui préférerait dans certains cas le mot «matrimoine». Cela introduisait une différence entre les sexes pour un mot qui n’a rien à voir avec la sexualité mais avec la filiation. Cette transformation linguistique est sans fin et pour être logique jusqu'au bout ne devrait pas se cantonner aux seul genre.


Ce qui caractérise l’histoire de la langue, c’est le décalage entre ce dont un mot porte la trace et son usage contemporain. Je laisse la parole à Jean Szlamowicz, en 2019 écrivait pour affirmer sa démonstration sur le mot générique "homme" : « Un bureau n’est plus aujourd’hui recouvert d’une toile de bure ; nos stylos-plumes ne dépendent plus de l’élevage des oies ; un portefeuille ne sert pas à littéralement porter des feuilles ; la grenadine n’est en général plus réalisée avec de la grenade ; démarrer ne consiste plus à détacher les amarres, etc. Le choc entre un sens ancien et un usage contemporain, c’est ce qu’on appelle parfois l’hystérèse d’un mot, c’est-à-dire l’écart entre son histoire et son usage. En réalité, c’est un phénomène qui touche tous les mots — car tous les mots ont une histoire et l’histoire, c’est la transformation. »

Allez pour terminer quelques mots autour de l’identité, qui, chacun, pourraient lancer le débat à l'image de celui développé au dessus:


Identité nationale

Décolonialisme

LGBTQ +

Wokisme

Universalisme

Identité malheureuse

Communautarisme

Iel

Intégration

Nouveau féminisme, #MeToo, #BalanceTonPorc.

Intersectionnalité*

Multiculturalisme

Appropriation culturelle

Statistiques ethniques**


* Il s’agit de mesurer l’impact discriminatoire produit par le cumul de différentes caractéristiques comme le fait d’être une femme, noire et pauvre...


** Je ne peux que vous inviter à écouter notre ami Floran Vadillo, dans une intervention brillante à Public Sénat il y a quelques jours, qui lance l'idée de la pertinence de rouvrir la possibilité de statistiques ethniques pour démonter l'idée que ce ne sont pas forcément ceux de nos concitoyens qui sont d'origines culturelles différentes qui sont responsables le plus de la délinquance en France. Sujet intéressant et polémique qui sera l'objet d'un prochain post.


Pour terminer ce clin d'œil:



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